Le rapporteur onusien a rencontré plusieurs personnalités et organisations algériennes qui lui permettant d'avoir une idée sur les droits de l'homme en Algérie. Frank La Rue, Rapporteur spécial des Nations unies sur la promotion et la protection du droit à la liberté d'opinion et d'expression, en Algérie depuis le 10 avril 2011, sur invitation du gouvernement algérien, animera demain une conférence de presse à Alger. Son intervention publique devant la presse nationale interviendra après une série de rencontres avec des représentants du gouvernement, du pouvoir judiciaire, du pouvoir législatif, des médias, de la société civile et des organisations internationales basées en Algérie. Cette visite, a ne pas en douter, est relative au dernier rapport du département d'Etat américain - établi il y a quelques jours sur la liberté et les droits de l'homme en Algérie - dans lequel ce «gendarme» du monde évalue sur une base d'informations, selon toute apparence infondées, le contexte en Algérie, jugeant arbitrairement l'Etat algérien à propos des questions relatives aux droits de l'homme. Ce n'est certainement pas la première fois que les Américains critiquent l'Algérie sur ces questions à tel point que c'en est devenu une coutume chez Washington, qui s'autorise à s'ingérer dans les affaires d'un pays souverain et de donner des leçons de démocratie et de liberté, tout en sachant que les Etats-Unis ferment les yeux sur ce qui se passe au Bahreïn et sur les injustices infligées ouvertement par un Etat qu'on appelle Israël à la population de Ghaza. Pire, le congrès américain vient d'approuver une décision en faveur de l'Etat hébreu en désavouant le rapport du juge sud-africain, Richard Goldstone, qui, sous la pression d'Israël a reculé en nuançant son jugement initial. Que dire des droits de l'homme à la prison d'Abou Ghraïb en Irak et de Guantanamo - maintenus en prison sans jugement et sans accusations précises depuis près de dix ans - désormais une honte dans l'histoire américaine. L'Algérie a été jugée comme un Etat qui ne respecte pas les droits de l'homme et les libertés quelques semaines après la levée de l'état d'urgence et au moment où l'Etat algérien travaille à introduire des changements sur le plan politique. L'Algérie a réagi avec beaucoup de réserve d'autant qu'elle n'a certes pas de compte à rendre à l'Oncle Sam. L'hôte d'Alger, représentant l'ONU, aura a priori un autre avis que celui avancé par le département d'Etat américain à l'issue des consultations qu'il aura eues avec divers personnalités et organisations en Algérie. L'énorme déficit démocratique en Algérie, selon le département d'Etat américain, est un verdict basé sur certains récits à l'évidence orientés. L'Algérie n'est pas un modèle de démocratie, il est bon de le reconnaître, elle vient à peine de sortir d'une crise sécuritaire jamais vécue par un autre pays dans le monde, mais il reste de la place pour corriger les erreurs ou dérives commises pour rectifier le tir. Ceci dit, aucun pays n'est exempt de la corruption et autres malversations, y compris les Etats-Unis qui ont plongé le monde dans une crise financière aiguë avec l'affaire des subprimes. C'est pour dire que nul pays au monde ne peut se prévaloir de modèle de la démocratie. Les jeux de coulisse est une pratique courante dans tous les Etats du monde même aux USA.