Abdelaziz Belkhadem a promis de répondre à Ouyahia et il ne s'en est pas privé en s'exprimant à l'Entv. «Il faut revoir le style du comportement du gouvernement avec les mouvements sociaux.» Le conseil vient de Abdelaziz Belkhadem s'exprimant dans le cadre de l'émission «Hiwar Essaâ» animée par Thuraya Zerfaoui. L'invité va plus loin en appelant à un renouvellement du personnel. Précisant le fond de sa pensée, il déclare qu'il faut nommer un nouveau gouvernement en expliquant qu'en 11 ans, il y a eu déjà une dizaine de remaniements, au moins partiels lorsqu'il s'agissait de ne changer que le chef du gouvernement. Il rappelle qu'il a déjà eu à gérer des différends avec Ouyahia lorsque ce dernier n'était pas d'accord pour l'augmentation des salaires. Or, selon Belkhadem, il faut répondre favorablement aux demandes des travailleurs. C'est d'ailleurs, pour cette raison qu'il fut nommé chef du gouvernement, a-t-il révélé. Est-ce que le gouvernement a échoué dans cette politique?, interroge un journaliste. Réponse: «Ce n'est pas nécessairement un échec.» Les politiques s'expliquent par la conjoncture, ajoute-t-il, en rappelant des périodes pendant lesquelles les caisses de l'Etat étaient vides, il y avait quelques décisions douloureuses, mais nécessaires et elles ne sont pas appréciées de la même manière a posteriori. Après l'élection de Bouteflika, les ressources sont devenues plus importantes, permettant le lancement de projets de développement même si le problème de la maîtrise de la gestion reste posé comme celui de la satisfaction des nouvelles demandes sociales, selon Belkhadem. «Les contestations sociales ont des retombées politiques», selon le verdict du secrétaire général du FLN. Au chapitre des réformes politiques, il insiste sur la révision de la Constitution. Il trouve bizarre que le gouvernement présente son programme au Parlement, ce qui risque de poser problème en cas de cohabitation. Il conclut que le pouvoir ne doit pas être partagé. Il préconise, à titre personnel, un régime présidentiel à l'américaine, mais à titre transitaire dans l'attente d'instaurer un régime parlementaire. Il n'en a pas fallu plus pour que Belkhadem sombre dans un cours de droit constitutionnel, perdant un temps précieux au lieu d'aborder plus longuement la situation politique et sociale. Belkhadem répète, tout de même, qu'il ne voit pas de nécessité de dissoudre le Parlement encore moins l'élection d'une Constituante. Il compte aussi disposer d'une majorité lors des prochaines élections sans craindre la concurrence d'éventuels nouveaux partis.