L'Institut Pasteur se démarque et souligne qu'il n'a «ni l'exclusivité ni le monopole». Devant la pénurie alarmante de réactifs de sérologie due à une rupture de stocks, l'Institut Pasteur d'Algérie (IPA), par la voix de son directeur général, le professeur Mohamed Tazir, se démarque et affirme que depuis l'ouverture du marché, il ne détient «ni l'exclusivité ni le monopole» dans l'approvisionnement et la distribution des réactifs de laboratoire. Expliquant cette situation, souvent imputée à tort à l'IPA, Tazir a indiqué que l'importation et la revente de ces produits «a été prise en charge par des laboratoires privés agréés par les ministères chargés du Commerce et de la Santé.» Certains de ces laboratoires-importateurs, a-t-il dit, détiennent «des contrats d'exclusivité (...) délivrés par leurs fournisseurs...des importateurs sont liés par des contrats commerciaux d'exclusivité y compris informelle», a-t-il soutenu. Avant les années 2000, l'IPA était le seul acteur de ce secteur précis, et était équipé de sa propre chaîne de froid, a rappelé Tazir qui a jouté que ce «quasi monopole lui avait conféré l'expertise technique en matière de contrôle de qualité, la connaissance du marché des fournisseurs de ces produits et enfin la maîtrise des besoins nationaux.» C'est la raison pour laquelle l'IPA s'est consacré à s'approvisionner chez ces mêmes revendeurs pour les besoins propres de ses laboratoires d'analyse, a expliqué le directeur de l'IPA. Ce même responsable a précisé que certains anciens fournisseurs contactés de nouveau par ses soins, «ont carrément refusé de fournir directement l'IPA en raison de l'existence de revendeurs exclusifs pour leurs produits en Algérie.» L'IPA regrette par ailleurs les «procédures douanières» tout en reconnaissant toutefois la disponibilité de cette administration qui a été beaucoup «à notre écoute.» Il a expliqué que les produits biologiques, réactifs, vaccins... coûtent extrêmement cher et ont une durée de vie très courte, d'où la nécessité d'un enlèvement quasi immédiat. Ceci nous amène, ajoute Tazir, à utiliser la procédure de bon d'enlèvement provisoire (BEP) mis en place par la Douane. En amont de toute la complexité de ces procédures, se trouvent les procédures bancaires lourdes qui nous pénalisent beaucoup, a-t-il encore déploré. A l'effet d'alléger cet acte, il a préconisé que l'importation de médicaments, vaccins, sérums et réactifs de diagnostic «bénéficie de mesures spécifiques.» Selon des responsables de l'IPA, la pénurie est liée aussi à l'application des nouvelles mesures relatives au commerce extérieur, dont le crédit documentaire (Credoc) qui limite l'importation des produits pharmaceutiques C'est la première fois depuis des années, qu'une rupture en réactifs de sérologie pour les femmes enceintes est enregistrée.