«Raïna Raï est officieusement programmé, mais pas officiellement à l'Année de l'Algérie en France». Le groupe Raïna Raï a fait vibrer les murs de la salle Ibn Khaldoun, mercredi soir. «C'était prévisible», disaient les uns et «inévitables», disaient les autres. Avec 100 dinars l'accès au «nirvana» est garanti. Cent dinars et vous êtes dans le coeur d'une soirée sans prix. Y a-t-il un meilleur spectacle que de regarder ce guitariste-culte qu'est Lotfi Attar se fondre dans sa guitare pour ne former plus qu'un. Cette guitare parlera en son nom, pour exprimer ce qu'il y a de plus profond en lui. Ou encore d'écouter les sonorités de la batterie de Hachemi qui donneront le rythme aux musiciens tout comme aux danseurs. Suivez-le et vous êtes vite emporté dans un tourbillon de folie et de joie. La magnifique voix de Kada se fera entendre et transpercera vos coeurs. Toutes les émotions sont là : tristesse et souvenir avec Bher ya koulni, Wella zaâfha, bonheur avec Ya zina. Mais avec Lala Fatima, c'est l'extase...Vous êtes heureux ou malheureux? Vous ne le savez plus, et vous vous en fichez. Dix minutes après que Lotfi Attar eut touché à son bijou (guitare électrique), l'avant de la salle s'est vu transformée en une minipiste de danse, les jeunes et les moins jeunes dansaient, chantaient, criaient, sautaient, jusqu'à en perdre haleine. Deux heures de musique folle, une musique qui a parfaitement concilié l'ancien et moderne. Bientôt, sur un signe de Kada, la fin est annoncée «C'est déjà fini, quand c'est trop beau, c'est trop court, c'est connu», s'écria une jeune fille qui transpirait à force de danser. La question qui se pose est, comment se fait-il qu'un groupe aussi connu et aimé, le seul et unique groupe mythique de raï électronique, ne soit pas invité pour représenter l'Algérie dans le cadre de l'Année de l'Algérie en France. Qui mieux que lui représenterait les Algériens, aussi bien l'ancienne que la nouvelle génération? Karim attaché de presse du groupe Raïna Raï dira à ce sujet «Raïna Raï est officieusement programmé, mais officiellement non». Il s'expliquera en déclarant: «Le Commissariat français est à 200% avec eux, alors que le Commissariat algérien n'a fait aucun signe jusque-là». Normal ou pas, on vous laisse déduire.