Les travaileurs ont marqué leur mécontentement quant au positionnement de la Centrale syndicale dirigée par Sidi Saïd. Afin d'exiger une gestion démocratique de la Centrale syndicale, les travailleurs de la wilaya de Béjaïa ont marché hier. Issue de différents secteurs économique et administratif, la force laborieuse de la région a tenu à marquer son mécontentement quant au positionnement de la Centrale syndicale dirigée par Sidi Saïd. Les travailleurs de Béjaïa auraient aimé que leur structure syndicale s'implique davantage dans la lutte des travailleurs pour l'amélioration de leurs conditions de travail par des engagements autrement plus significatifs. Les slogans brandis pour la circonstance tendent à dénoncer une Centrale syndicale moribonde. Le Sete-Ugta, qui a appelé à deux jours de grève, les 27 et 28 avril derniers, a emboîté le pas à l'Union de wilaya pour dénoncer la confiscation et le verrouillage du combat syndical dans les rangs de l'Ugta par la Centrale de Sidi Saïd, appelle les travailleurs à se mobiliser pour libérer l'organisation de la bureaucratie syndicale, d'une part, et à répondre favorablement, d'autre part, à une batterie d'actions dont une autre grève le 4 mai prochain suivie d'un rassemblement, le même jour, devant le siège de la Centrale Ugta pour exiger la concrétisation de la plate-forme de revendications et demander la tenue d'un congrès extraordinaire de la Fnte. Les choses bougent au sein de l'Ugta. Des voix s'élèvent désormais pour exprimer un malaise créé par les partisans du statu quo. «L'Ugta ne saurait rester en marge ou spectatrice de ces mouvements de révolte populaire sociaux qui secouent l'ensemble des secteurs d'activité et d'administration publiques», écrit l'Union de wilaya dans une déclaration rendue publique, la veille de la marche, jugeant qu'il «est grand temps pour que l'Ugta se libère de certains carcans et reprenne le flambeau de la contestation sociale pour rester le fer de lance des luttes des travailleurs». Une manière de désavouer la démarche actuelle de la centrale syndicale. Un désaveu appuyé hier par une marche de protestation qui, même si elle n'a pas rassemblé les travailleurs comme les fois précédentes, reste tout de même symbolique à plus d'un titre dans un environnement marqué par la montée en puissance des syndicats autonomes, dont des concurrents capables de mettre en péril l'existence même de l'organisation de Sidi Saïd. La base syndicale de Béjaïa semble prendre la mesure du risque et interpelle à sa manière la Centrale syndicale de Sidi Saïd à se secouer. Avant-hier, les travailleurs de Béjaïa ont marché pour la défense de toute plate-forme de revendications articulée pour l'essentiel sur «l'indexation des salaires et des retraites sur le coût de la vie, la maîtrise du prix du marché, l'intégration et la nomination des contractuels, l'abrogation de l'article 87 bis, l'uniformisation et l'harmonisation des régimes indemnitaires des secteurs de la Fonction publique, le maintien de l'actuel régime des retraites...».