La gestion des oeuvres sociales provoque du rififi chez les syndicalistes. Le conseil de wilaya du Syndicat d'entreprise des travailleurs de l'éducation de Béjaïa, affilié à l'Ugta, retire la confiance aux membres de la Fnte-Ugta dont un membre n'est autre que l'actuel secrétaire général de l'Union de wilaya de Béjaïa chargé des conflits à la même Fédération. Cette sortie du Sete de Béjaïa vient après son action de protestation devant la Centrale syndicale pour afficher son mécontentement quant à la passivité de la Centrale Ugta qui s'est vue retirer la gestion des oeuvres sociales. Dans son rassemblement, le Sete a même revendiqué sur une pancarte le départ de Sidi Saïd à la manière des révoltes qui ont touché le monde arabe «Irhal». Le conseil interpelle également, la Centrale syndicale pour l'organisation illico-presto d'un congrès extraordinaire pour sauver le navire Ugta dans le secteur de l'éducation qui prend l'eau depuis qu'elle s'est vue retirer la gestion des oeuvres sociales. En effet, le retrait de la gestion des oeuvres sociales à la Fédération de l'Ugta n'a pas été sans conséquences sur le plan organique dans les rangs de l'organisation de Sidi Saïd, même si à Béjaïa, le Sete affirme avoir gagné du terrain en dépit de cette mesure. Après une réunion organique interne à la Fédération des travailleurs de l'éducation qui voulait s'en laver les mains après la décision prise par le ministère de l'Education qui a décidé de geler la gestion des oeuvres sociales et son retrait définitif des mains de l'Ugta, la grogne semble toucher les organisations locales du secteur et de la Centrale syndicale, non convaincues par les arguments de leur fédération. Le holà est mis et semble parti pour ébranler la Fédération de Sidi Saïd à partir de Béjaïa où le conseil de wilaya du syndicat d'entreprise des travailleurs de l'éducation a retiré à l'unanimité la confiance aux membres de la Fédération de l'éducation dans une déclaration rendue publique. Ce retrait de confiance s'apparente, par ailleurs, à un coup de starter pour la course à la succession à la Fnte. Sinon, comment expliquer le retrait de confiance aux membres de la structure et pas tout simplement au bureau dont un des membres, et non des moindres, est le chargé des conflits et actuel secrétaire général de l'Union de wilaya de Béjaïa? «Nous n'avons jamais compté sur la Fnte pour régler nos problèmes. Le Sete a toujours été autonome et se prend en charge par sa façon de faire sur le terrain. Aujourd'hui en soulignant dans la déclaration ce retrait de confiance, cela veut dire que le message qu'on veut faire passer et l'objectif recherché sont la succession à la tête de la Fnte et surtout qui aura à remplacer le membre issu de la wilaya de Béjaïa qui siège dans cette structure depuis 1999», nous déclare un adhérent du Sete qui nous a fait sa lecture de cette déclaration. Par ailleurs, tout en dénonçant le verrouillage du champ syndical, le Sete de Béjaïa appelle ses adhérents à se mobiliser pour libérer l'organisation de Sidi Saïd de la bureaucratie syndicale et réitère, par là même, sa plate-forme de revendication alternative.