L'ensemble du territoire algérien est considéré comme potentiellement risqué pour les implantations étrangères. Le cabinet anglais Control Risks Group a classé l'Algérie dans la catégorie «zones à risque élevé» dans un bilan qu'il a rendu public, dernièrement, et qui décrit sommairement les risques auxquels s'exposent les entreprises étrangères à investir dans certains pays jugés «instables». Sur une échelle de «cinq» (regroupant les pays à risque extrême, haut risque, moyen risque, bas risque et risque insignifiant), l'Algérie est ainsi, classée au niveau 4 avec, entre autres, l'Irak, le Yémen, le Pakistan et la Colombie: des pays qui représentent, selon le bilan londonien, un risque étendu sur tout leur territoire. Le Control Risks Group avertit donc les entreprises qui envisageraient d'investir dans ces pays qu'ils seront «confrontés» à des problèmes liés à une situation sécuritaire précaire marquée par un risque «constant» de violence. Un risque susceptible, par ailleurs, de leur causer des «dommages importants». La «protection de l'Etat», ajoute le bilan, est «très limitée». Le cabinet britannique, dans ce rapport, renoue avec une tradition qu'avaient longtemps adoptée les cabinets internationaux et autres «Assureurs Risques» et qui associaient toujours, dans leurs analyses, les risques financiers et commerciaux de l'Algérie aux risques liés à la violence et au terrorisme. Une tradition qui a pourtant été rompue après que les assureurs italiens et japonais ont réduit le risque Algérie, suivis, récemment, par la Coface française, laquelle a réduit le risque Algérie au niveau 4. Le classement londonien est pourtant loin d'être fortuit. Pour sa onzième édition, le Control Risks Group s'inspire fortement de la situation sécuritaire mondiale de l'après-11 septembre. Hormis les risques commerciaux liés au terrorisme, le bilan fait état des risques liés à la guerre et des risques liés aux scandales financiers. Faits relativement nouveaux, mais particulièrement nombreux durant l'année 2002. La carte des risques mentionne dans ce sens, que les investissements peuvent sensiblement reculer en Afrique à cause des guerres et de la mauvaise gouvernance. Le risque extrême concerne, notamment, le Burundi et la Somalie. En Amérique, en revanche, c'est plutôt la récession économique liée à la hantise du terrorisme qui est à craindre. En Europe, la Tchétchénie en Russie est classée sans surprise zone à risque extrême, de même que le Tadjikistan et l'Uzbekistan. L'Asie, note encore le rapport, risque les aléas de «l'extrémisme islamiste», tandis que le Moyen-Orient risque, quant à lui, de subir les pires conséquences si la menace américaine contre l'Irak se précisait. Le sud du Soudan est d'ailleurs déjà classé zone à risque extrême. Il reste l'Arabie Saoudite, le Koweït, la Jordanie, Israël et probablement l'Egypte qui, selon le cabinet, iront vite renforcer la catégorie des pays à haut risque, dès qu'une guerre dans la région est annoncée. Le cabinet souligne la sensibilité particulière de ces pays et les risques qu'encourraient les implantations étrangères si la situation venait à se dégrader davantage aussi bien en Irak qu'au Proche-Orient.