Le roi de Bahreïn fait son entrée parmi les 38 «prédateurs de la liberté de la presse en 2011» recensés par Reporters sans frontières, qui épingle aussi les dirigeants de Syrie, de Libye et du Yémen, des pays où «le travail d'obstruction de l'information a été jusqu'au meurtre». Au Bahreïn, RSF parle d'un «impressionnant arsenal de mesures» contre la presse et évoque notamment la mort en détention d'un responsable du quotidien bahreïni Al Wasat, proche de l'opposition, Karim Fakhrawi. «Hamad Ben Issa Al-Khalifa, en tant que roi du Bahreïn, est responsable de l'ensemble des violences et abus perpétrés», écrit l'ONG. A l'inverse, souligne RSF, «certaines têtes sont tombées» dans le monde arabe, comme celle du président tunisien Zine El Abidine Ben Ali. «La liste des exactions contre la presse pendant le printemps arabe donne le tournis», souligne RSF, qui relève que les photojournalistes «ont payé un lourd tribut». Et «l'onde de choc du printemps arabe n'est pas sans effet sur la politique menée par les prédateurs chinois, le président Hu Jintao, et azerbaïdjanais, le président Ilham Aliev, qui craignent un effet de contagion», remarque encore RSF. La liste de RSF comprend des chefs d'Etat, des dirigeants politiques, mais également des organisations comme l'ETA en Espagne, les organisations criminelles mafieuses en Italie, ou encore les forces de défense israéliennes, les forces de sécurité du Hamas à Ghaza, celles de l'Autorité palestinienne. Citant la Birmanie et le Vietnam, RSF note que «certains dirigeants ont été remplacés, sans que cela ne remette en cause le système liberticide qu'ils incarnaient». Pour l'ONG, «d'autres prédateurs restent tragiquement égaux à eux-mêmes: les présidents Issaias Afeworki, en Erythrée, Gourbangouly Berdymou Khamedov, au Turkménistan, Kim Jong-il, en Corée du Nord, dirigent les pires régimes totalitaires du monde». En Afrique RSF épingle aussi à nouveau les présidents rwandais Paul Kagamé, équato-guinéen Teodoro Obiang Nguema -président en exercice de l'Union africaine-, gambien Yahya Jammeh, zimbabwéen Robert Mugabe, le roi du Swaziland Mswati III, et les milices islamistes en Somalie. RSF cite encore le président iranien Mahmoud Ahmadinejad, réélu en juin 2009, et le guide suprême Ali Khamenei, «maîtres d'oeuvre d'une répression implacable». Autre nouveau nom sur la liste: le propriétaire terrien Miguel Facussé Barjum, au Honduras, dont les milices «ont les coudées franches pour mater la presse d'opposition avec la complicité régulière de l'armée et de la police» selon RSF. Cette liste peut être consultée à l'adresse:http://www.rsf.org /IMG/pdf/predateurs_fr27042011.pdf.