Des dizaines de véhicules saccagés, des discothèques brûlées et pillées, des façades d'établissements hôteliers défigurées. On dénombre des dizaines de blessés parmi les employés et la gent féminine qui exercent dans ces lieux de divertissement mais point d'arrestation. La ville de Tichy a vécu avant-hier une nuit d'enfer. Les exploitants étaient en conclave hier. La décision de dépôt de plainte contre 25 personnes nommément citées a été prise. Des propriétés privées ont subi des dégâts se chiffrant à plusieurs millions de dinars. Un autre préjudice sera ressenti avec le départ des étrangers et une saison estivale morose qui se profile à l'horizon. L'économie locale est menacée dans cette station balnéaire qui ne vit que du tourisme. Tout a commencé aux environs de 21 heures lorsque le rassemblement devant le commissariat de la ville tourne à l'émeute. Cette énième action de protestation a connu un dérapage. En choisissant la soirée du jeudi, moment de forte influence, les contestataires ont voulu marquer fortement les esprits avant de voir leur initiative déraper vers l'irréparable. Selon les témoins oculaires, la colère est très vite montée. Une cinquantaine de personnes décide de prendre d'assaut les établissements les plus proches. Bien qu'alertés, les exploitants et leurs personnels n'ont pas pu empêcher plusieurs personnes de pénétrer dans leurs établissements. Ils saccagent tout. D'autres établissements sent touchés. Les véhicules garés près des établissements ont subi une destruction en règle. Un groupe d'habitants ont confirmé avoir initié une action de protestation contre ce qu'ils considèrent comme un nid de proxénétisme et de dégradation des moeurs. «Nous n'avons pas voulu en arriver là, des gens malintentionnés se sont infiltrés», affirmaient plusieurs d'entre eux. La colère des exploitants et de leurs clients était à son comble. On n'écarte pas des velléités de manipulation politique, avec des complicités locales, voire une tentative de sabordage de la saison estivale. Hier, les filles ont quitté l'endroit. Il ne restait que les exploitants des hôtels qui constataient impuissants, les dégâts de cette folle nuit de jeudi.