L'étincelle a eu lieu lorsque les forces de l'ordre allaient procéder à la démolition des constructions illicites. Affrontements entre manifestants et forces de l'ordre. Plusieurs édifices publics ont été saccagés. Une centaine d'arrestations. Des dizaines de blessés. La ville de Chlef a vécu, hier, une journée mouvementée. De violents troubles ont éclaté dans la matinée d'hier entre manifestants et forces de l'ordre. Tout a commencé vers 11h lorsqu'un attroupement s'est formé devant le tribunal où devait avoir lieu le procès du président de la coordination des sinistrés du séisme d'octobre 1980, Mohamed Yacoubi, poursuivi en justice par le wali de Chlef pour détournement. Ils ont notamment dénoncé l'annulation de l'aide financière contenue dans la loi de finances 2007 et réclament son maintien pour l'éradication progressive des constructions préfabriquées. L'affaire a été reportée au 11 mai prochain. L'étincelle a eu lieu lorsque les forces de l'ordre allaient procéder à la démolition des constructions illicites. Les émeutiers voulaient s'y opposer tant qu'ils n'auraient pas bénéficié de logements. Dans leur colère, les manifestants s'en sont pris aux édifices publics. C'est ainsi que le siège de la Banque extérieure d'Algérie a été détruit et dévasté. Les documents ainsi que le matériel informatique ont été brûlés. On parle même d'argent volé. Dans leur furie, les émeutiers se sont attaqués aux sièges d'Algérie Télécom et de la Cnep. La bibliothèque municipale a été incendiée. Des véhicules ont été saccagés. La Recette principale d'Algérie Poste a été dérobée. Les dégâts auraient pu être plus importants, n'était l'intervention des forces de l'ordre qui ont usé de bombes lacrymogènes. Selon des sources, une centaine de personnes ont été arrêtées. Des dizaines de blessés sont à déplorer. La ville de Chlef ressemblait hier à un champ de bataille. Les commerces ont baissé rideau par crainte de subir la foudre des mécontents. Les choses risquaient de dégénérer à tout moment. Certes, à l'heure où nous mettons sous presse, la situation est maîtrisée à Chlef mais demeure sur un brasier au niveau des autres localités.