Plus de 2,5 millions de mines restent enfouies. Plus de 500.000 mines ont été détruites entre novembre 2004 et mars 2011 dans les zones frontalières, a annoncé jeudi à Tébessa, le colonel Ahcène Gharabi, secrétaire exécutif du Comité interministériel de suivi de la mise en oeuvre de la convention d'Ottawa portant, notamment sur l'interdiction de l'emploi et de la production des mines antipersonnel. «Le processus de destruction des mines antipersonnel engagé par l'Algérie au lendemain du recouvrement de l'Indépendance, sera complètement achevé au terme du délai supplémentaire de 5 ans qui devrait être accordé à l'Algérie par l'ONU pour dépolluer l'ensemble des champs frontaliers minés», a déclaré le colonel Gharabi en marge d'une rencontre nationale sur les mines antipersonnel organisée jeudi au Musée du moudjahid de Tébessa. Le même responsable a ajouté que ce délai de 5 ans, sollicité par l'Algérie, a été calculé minutieusement en assurant que des techniques ultramodernes et hautement sécurisées sont actuellement utilisées pour la destruction des mines restantes, estimées à plus de 2,5 millions. Au cours des travaux de la rencontre, organisée par l'association Mechaâl Ech Chahid, le lieutenant-colonel Hocine Hamel, chargé de l'opération de dépollution des champs minés par l'armée coloniale dans la région Est du pays, a indiqué que des superficies de 935 et de 180 ha ont été entièrement déminées dans les wilayas de Tébessa et d'El Tarf. Il a affirmé, que 79.184 mines dont 74.895 mines antipersonnel et 4289 mines anti-groupes ont été complètement neutralisées dans les régions frontalières de l'est du pays. Le taux d'extraction des mines dans la région orientale de l'Algérie est de l'ordre de 40,05%, a-t-il ajouté, soulignant que c'est dans la wilaya de Tébessa qu'avait été semé le plus grand nombre de mines sur une ligne de plus de 386 km. Les lignes Challe et Morice représentent encore le pire héritage du colonialisme, se sont accordés à souligner, par ailleurs, des historiens et des moudjahidine lors de cette rencontre à laquelle participaient plusieurs victimes de ces mines meurtrières. Des communications et des interventions ont, notamment plaidé pour «davantage de sensibilisation des populations nomades ou celles résidant près des frontières». De son côté, le président de l'association Mechaâl Ech Chahid, Mohammed Abbad, a affirmé qu'un colloque international sur les mines antipersonnel aura lieu en 2012. La veille, des moudjahiddine et des représentants de l'ANP avaient procédé à la destruction d'une centaine de mines dans la région de Kouif, avant de se rendre à la localité de Debdeb, à la frontière algéro-tunisienne, où ils ont écouté, devant la stèle commémorative de la ligne Challe, le témoignage poignant d'un moudjahid, Chérif Douaïfia, qui a assisté à d'horribles spectacles de personnes sautant sur des mines. Une exposition avait été organisée pour la circonstance à la Maison de la culture de Tébessa.