Les engins enterrés par les hordes terroristes rendent difficile la destruction totale des mines antipersonnel en Algérie. «Sur les onze millions de mines antipersonnel semées par l'armée coloniale, huit millions ont été détruites et trois millions restent encore enfouies dans le sol, le long des frontières», a affirmé, jeudi, le ministre de l'Emploi et de la Solidarité nationale, M.Djamel Ould Abbès à l'occasion du premier colloque de formation sur la prise en charge des victimes des mines antipersonnel. Dès le lendemain de l'indépendance, l'Algérie avait lancé une campagne de déminage de ses frontières par des unités spécialisées de l'Armée nationale populaire. Des campagnes de déminage, opérations difficiles, lentes et coûteuses, ont été menées de 1963 à 1988. Durant ce quart de siècle, 7819.120 mines ont été éliminées et 50.000 hectares de terre nettoyés. M.Ould Abbès a rappelé que l'Algérie a été l'un des premiers pays à avoir signé, le 3 décembre 1997, la convention sur l'interdiction de l'emploi, du stockage, de la production et du transfert des mines antipersonnel et sur leur destruction, dont la ratification qui s'est déroulée le 9 octobre 2001 est entrée en vigueur le 1er avril 2002. De son côté, le président du comité interministériel ad-hoc, le colonel Hacène Gherabi, a rappelé que l'Algérie a achevé la destruction de la totalité de son stock de mines antipersonnel le 21 novembre 2005, remplissant ainsi, a-t-il indiqué, ses obligations conventionnelles au titre de l'article 4 de la Convention d'Ottawa dont la deuxième conférence d'examen est prévue en 2009. En novembre 2004, l'Algérie avait procédé, rappelle-t-on, à la première opération de destruction de son stock évalué à 165.080 mines antipersonnel, tous types confondus (à pression, bondissante et à fraction). Afin de contribuer à estomper les dommages douloureux causés par ces mines antipersonnel, les unités de l'Armée nationale populaire (ANP), engagées dans l'opération de déminage des zones minées, ont découvert et détruit à la date du 31 décembre 2006, 211.662 mines, soit 165.193 mines antipersonnel, 46.222 mines antigroupes et 247 mines éclairantes, rappelle-t-on. Durant le mois de décembre 2006, elles ont procédé à la destruction de 1273 mines. Les engins enterrés par les hordes terroristes rendent, en revanche, difficile l'objectif de destruction totale des mines antipersonnel en Algérie. Des mines sont encore actives dans les villes frontalières et dans les zones ayant grandement souffert des exactions terroristes (Jijel, Médéa, Saïda, Tiaret...). «Nous n'avons pas de carte des mines essaimées par les terroristes», reconnaît le ministre de l'Emploi et de la Solidarité nationale. Par ailleurs, l'instauration d'un statut particulier aux personnes victimes des mines, l'augmentation de leur pension et leur meilleure prise en charge ont été les principaux points évoqués lors de ce colloque. D'ailleurs, le président de l'Association solidarité des handicapés et victimes des mines, M.Youcef Rafaï, a lancé un appel au gouvernement pour l'élaboration d'un statut particulier pour les victimes de mines, appelant, par la même occasion, à la majoration des salaires.