Depuis les attentats terroristes de l'été dernier, les multiples stratégies et dispositifs mis en place par les services de police de la wilaya d'Alger ont contribué au retour de la sécurité. Après la décennie noire du terrorisme au cours de laquelle les forces de sécurité ont déployé tous les moyens matériels et humains pour faire face à un ennemi «sans face et en constante reconfiguration», la sûreté nationale a subi des mutations d'ordre organisationnel en fonction des circonstances. Hormis la lutte suburbaine et dans les maquis où l'ANP et la gendarmerie ont joué un rôle prépondérant, la guérilla urbaine, de loin la plus ardue, a été prise en charge par la DGSN, particulièrement par les sûretés de wilaya. Ces dernières ont utilisé toutes les stratégies possibles et imaginables pour faire face au fléau meurtrier du terrorisme dont elles ne connaissaient que la face apparente. Les jeans, Reebok et autres looks de jeunes terroristes «non identifiés» et fondus dans la masse exigeaient des stratégies que seuls les policiers aguerris et ayant évolué dans des milieux populaires pouvaient mettre en pratique. Après les PCO (postes de commandement opérationnels) qui ont marqué un temps bien connu des Algériens et plus particulièrement des habitants de l'Algérois où la guérilla était plus meurtrière, les stratèges de la police ont créé, en 1994, les brigades de Bmpj (Brigades mobiles de la police judiciaire). Aujourd'hui, on dénombre 112 brigades sur le territoire national. D'aucuns diront que ces brigades ont obtenu des résultats plus que satisfaisants en dépit de quelques dérapages mis sur le compte de la méconnaissance de l'ennemi. Une méconnaissance qui a valu à ces groupes de valeureux policiers de payer un lourd tribut. A cette époque, 7 brigades, composées d'hommes parfaitement entraînés et formés à toutes les situations, ont été créées dans l'Algérois. Celle de Dely Ibrahim a été l'une des plus performantes et pour preuve depuis sa création, en 1994, à ce jour, uniquement trois attentats ont été enregistrés dans la commune. Les hommes de terrain composant celle-ci, nantis d'expérience en matière de lutte contre le terrorisme, ont occupé les lieux en tissant un réseau de renseignements à travers la commune et qui découragea les groupes armés. C'est dire que la contribution des citoyens a été positive dans la mesure où les réseaux similaires, mis en place dans bien d'autres communes, ont favorisé les actions des brigades pour le démantèlement de multiples réseaux terroristes ainsi que leurs cellules de soutien. Aujourd'hui, toutes les informations relatives aux groupes terroristes sont stockées dans une banque de données informatique, centralisée au niveau des brigades et des services de police judiciaire de la sûreté de la wilaya d'Alger. Cette même brigade de Dely Ibrahim, au même titre que celles implantées en divers endroits de la wilaya et du territoire national, avait la charge de sécuriser, non seulement la commune, mais aussi la plupart des communes avoisinantes telles que El Achour, Chéraga, Birkhadem et bien d'autres. A ce titre, il faut souligner que les attributions des Bmpj leur permettaient d'investir toutes les communes urbaines, soit pour intervenir soit pour soutenir leurs collègues lors d'accrochages ou autres désamorçages de bombes. La position géostratégique de la commune de Dely Ibrahim constituait une difficulté pour ces brigades pour la simple raison que les multiples axes routiers et les terrains vagues permettaient aux groupes armés de bat-tre en retraite devant la forte résistance des Bmpj. L'histoire retiendra que ces brigades, fortes de leur abnégation dans l'accomplissement de leur mission de lutte contre le terrorisme, ont consenti des sacrifices suprêmes pour la sécurité des citoyens terrorisés. Les décès dénombrés dans les rangs de ces brigades sont une juste preuve du dévouement dont elles ont fait montre devant le terrorisme sanguinaire pratiqué par les groupes armés du GIA, du Gspc et de bien d'autres groupes tous plus meurtriers les uns que les autres. Un vibrant hommage est rendu à tous les hommes et femmes qui ont mené la lutte contre la barbarie terroriste au prix de leur vie. Aucune information précise sur le nombre ne nous a été communiquée, mais nous pouvons avancer, sans risque de nous tromper, que le nombre de décès se chiffrerait à quelques milliers de policiers. Le reportage que nous leur consacrons est un signe de reconnaissance des plus éloquents.