Alors que les combats ont repris à Misrata, on signale des officiers étrangers à Benghazi. D'intenses combats ont repris, hier, près de Misrata, ville rebelle de l'Ouest libyen assiégée par les forces gouvernementales, alors que les insurgés attendaient à Benghazi des armes que l'Italie envisage de leur livrer. Face aux demandes régulières des rebelles de les équiper en armes, Rome a finalement pris l'initiative d'en au Conseil national de transition (CNT). Effectivement, le vice-président du CNT, Abdel Hafiz Ghoga, a affirmé samedi soir, à Benghazi, que l'Italie allait fournir des armes à la rébellion. «Nous allons les recevoir très bientôt», s'est-il réjoui. A Rome, des sources au ministère des Affaires étrangères ont précisé que l'Italie allait fournir «du matériel d'autodéfense» aux rebelles, dans le cadre de la résolution 1973 du Conseil de sécurité de l'ONU, laquelle impose cependant, un embargo sur les armes. S'agirait-il d'un embargo ciblé vers le régime d'El Gueddafi, et qui ne concernerait pas l'opposition? Peu probable! Intervenue peu de temps après l'envoi par la France, le Royaume-Uni, et l'Italie d'une poignée de conseillers militaires à Benghazi, siège du CNT, pour aider les rebelles à s'organiser, il semblerait que l'apprentissage théorique soit terminé, reste la pratique. Selon M.Gogha, le nombre de combattants rebelles engagés à travers le pays ne dépasse cependant pas 3000 personnes. Une autre ingérence dans les affaires intérieures de la Libye vient bouleverser l'échiquier. Effectivement, depuis quelques semaines, des officiers «invisibles» venus de France, d'Italie et de Grande-Bretagne sont retranchés à Benghazi, pour aider les rebelles à bâtir des forces capables de vaincre le régime de Mouamar El Gueddafi, avec l'appui de l'Otan. Cependant, le porte-parole militaire des rebelles, le colonel Ahmed Omar Bani, dément ironiquement cette information. De leur côté, les gouvernements concernés assurent qu'ils ne permettront pas un tel scénario et tentent de garder leurs hommes à l'abri des regards pour éviter les critiques. D'après les rumeurs, ces conseillers, 20 Britanniques, 10 Italiens et 10 Français, sont cantonnés dans un immeuble à la périphérie de Benghazi. En vue de transformer les volontaires rebelles, qui manquent cruellement d'armes et de formation, en une force capable de bouter les loyalistes, secondés par l'Otan qui bombarde l'Ouest libyen, ces officiers ont pour mission de les entraîner et d'aider les rebelles à s'organiser, et bientôt à utiliser les armes que l'Italie leur a promis. A cette nouvelle conjoncture, les Européens s'inquiètent d'un risque d'enlisement. Entre-temps, face à l'enlisement de la guerre et de l'impossibilité de regagner le terrain perdu, le colonel El Gueddafi a actionné les tribus libyennes qui lui sont encore favorables en réunissant autour de lui plusieurs chefs de tribu qui n'ont pas manqué de lui renouveler leur «allégeance». Ces derniers, ont réaffirmé dans un communiqué publié vendredi à Tripoli, leur «attachement à l'unité de la Libye et ont appelé à mettre fin au conflit dans le pays, tout en apportant leur appui aux efforts internationaux visant à résoudre la crise de façon pacifique qui respecte la volonté du peuple libyen». Tout en soulignant leur attachement à «l'unité de la Libye, en rejetant toute intervention étrangère» et dénoncé «les agressions de la coalition internationale», apportent leur appui au dirigeant libyen Mouamar El Gueddafi. Le communiqué des chefs de tribu précise par ailleurs que «la conférence appelle aussi les tribus libyennes voisines des villes et des cités sous contrôle des groupes armés à lancer des marches pacifiques et populaires pour libérer ces villes en désarmant les rebelles».