La Cipa juge le moment opportun pour se mobiliser autour de l'entreprise. La Cnpa (Confédération nationale du patronat algérien), par la voix de son président Mohand Saïd Naït Abdelaziz, s'est réjouie de voir enfin abolie la traditionnelle distinction entre secteur public et secteur privé. «C'est une avancée considérable. Mais dans les faits, on avantage toujours l'entreprise publique», a noté M.Naït Abdelaziz, hier lors d'une intervention à la Radio nationale Chaîne III. Ce dernier a en outre fait part de son scepticisme quant à l'application totale de ces mesures. Surtout celle concernant la levée totale des obstacles qui gênaient jusque-là le développement de l'entreprise privée en Algérie. Il a estimé que tous les freins n'ont pas été levés malgré les récentes décisions du Conseil des ministres. «Le problème de fond qui se pose à notre pays est l'existence d'interférences. Il y a trop de canaux de décision. Il faut revoir le fonctionnement de l'économie nationale», a-t-il laissé entendre. Sur une note optimiste, M.Naït Abdelaziz a soutenu que la situation de l'accès au foncier industriel s'améliore. «Cela fait quinze ans qu'on se bat sur ce problème du foncier. La concession de gré à gré convient mieux. Cela a été décidé dernièrement.» Il a qualifié de positive l'implication des collectivités locales pour la concrétisation des investissements. Pour sa part, la Confédération des industriels et producteurs algériens (Cipa), semble inspirée par le dernier discours du chef de l'Etat, et exprime sa satisfaction de voir le secteur privé revalorisé. A la lumière du discours du chef de l'Etat, cette organisation patronale considère désormais que le patronat privé aura désormais voix au chapitre, expliquant que le secteur privé s'affranchira enfin de son statut de parent pauvre des orientations économiques et de la politique en général, «compte tenu du fait que cela n'avait pas été le cas à la fois dans les orientations économiques pour le pays et dans les comportements des «politiques» et de l'administration pour ce qui concerne leurs relations avec ce secteur» lit-on encore dans la déclaration de la Cipa. Tout en affirmant son adhésion au nouvel ordre démocratique engagé par le premier magistrat du pays, lors du Conseil des ministres du 2 mai dernier, la Cipa, se dit prête à prendre une part effective aux différentes échéances de concertation portant sur le développement de l'entreprise et la consolidation de l'environnement de l'investissement. Dans l'agenda qui définit sa participation aux dites réformes, l'on retrouve une tripartite pour la fin du mois en cours, un regroupement des activités hors hydrocarbures confié au Cnes et une tripartite en plénière pour le prochain mois de septembre. La Cipa juge enfin le moment opportun pour se mobiliser autour de l'entreprise, notamment par sa mise à niveau et sa réhabilitation dans son rôle de pourvoyeur d'emplois.