Le président de la Confédération nationale du patronat algérien (CNPA) Mohand Saïd Naït Abdelaziz affiche sa colère contre le système bureaucratique de l'administration algérienne et appelle à sa réforme au niveau national et central. Il a estimé que tous les obstacles n'ont pas été levés malgré les récentes décisions du Conseil des ministres. «Le problème de fond qui se pose à notre pays est l'existence d'interférences. Il y a trop de canaux de décisions. Il faut revoir le fonctionnement de l'économie nationale», a-t-il déclaré, hier, sur les ondes de la Chaîne III. «Il faut avoir le cœur bien accroché pour ne pas tomber dans le coma en raison de certains comportements de l'administration en relation avec le système économique», a ajouté l'invité de la radio nationale. Il a rappelé que la CNPA a proposé «la préférence nationale» dans l'octroi des marchés au gouvernement en 2005. «L'administration algérienne n'a pas joué son rôle. Il ne faut pas oublier que le secteur économique national privé assure 76 % des postes d'emploi. Pourquoi le diaboliser ? Le secteur informel, on peut en discuter», a-t-il souligné. Il a noté que la volonté politique existe du moment que le président de la République a donné ses instructions de ne plus faire la différence entre l'entreprise privée et l'entreprise publique. «C'est une avancée considérable. Mais dans les faits, on avantage toujours l'entreprise publique», a-t-il noté. M. Naït Abdelaziz a cité l'exemple des crédits bancaires réservés aux PME. «Les banques ne prêtent qu'aux riches ! Malgré les améliorations, le problème de l'octroi des crédits est récurrent», a-t-il dit. Il a notamment regretté que dix ans ont déjà été perdus dans l'opération de mise à niveau des entreprises. «Les programmes européens Meda I et Meda II étaient de l'arnaque. Ce n'est pas la faute de l'Union Européenne mais du ministère qui avait la charge de suivre le dossier», a-t-il dit. Cependant, le président de la CNPA a estimé que la situation de l'accès au foncier industriel s'améliore. «Cela fait quinze ans qu'on se bat sur ce problème du foncier. La nouvelle formule de gré à gré récemment décidée nous convient mieux», a-t-il noté. Selon lui, il y a de l'amélioration dans le domaine du financement de l'économie, problème récurrent du secteur. En plus des 100 milliards de dinars octroyés au secteur privé à travers les banques, il s'est félicité pour la dépénalisation des délits de gestion notamment en ce qui concerne les banquiers. Il a également qualifié de positive l'implication des collectivités locales pour la concrétisation des investissements. «L'Etat a fait beaucoup de choses pour booster l'économie. Maintenant, nous devons travailler parce que nous sommes tous concernés par le défit de la réalisation du plan quinquennal», a-t-il conclu.