1% seulement du budget alloué à la wilaya pour l'exercice 2011 a été consommé à ce jour. C'est un véritable pavé dans la mare que vient de jeter le président de l'APW de Tizi Ouzou, Mahfoud Belabbas. Dans une déclaration faite, hier, à L'Expression, M.Belabbas a révélé que 1% seulement du budget alloué à la wilaya de Tizi Ouzou pour l'exercice 2011 a été consommé à ce jour. Pis encore, selon lui, durant l'année 2010, seul un tiers de budget, estimé à 64 milliards de dinars, a été dépensé. Ces déclarations expliquent, à elles seules, les raisons du retard en matière de développement enregistré dans cette wilaya. Les citoyens commencent donc à comprendre pourquoi le rythme de développement de leur wilaya est freiné. Dans son allocution à l'occasion de la dernière session de l'APW, tenue les 10 et 11 mai 2011, M.Belabbas a déclaré que 9 directions de wilaya n'ont pas engagé un seul centime durant les quinze derniers mois et nombreuses sont les directions dont les dépenses ont péniblement atteint 5% du budget qui leur est attribué. Le P/APW a relevé, dans ce contexte, que le secteur de la culture, de la formation professionnelle, de la santé et du transport n'ont consommé aucun centime et aucun projet n'est en début de réalisation. Faut-il donc laisser la situation perdurer et condamner, de ce fait, les citoyens de cette wilaya au sous-développement, les livrer à l'émeute au quotidien? Non, répond le P/APW qui a plaidé pour que les responsables à la tête de ces secteurs rendent des comptes pour leur incompétence et leur sur-place car, a-t-il estimé: «On ne peut décemment justifier cette inertie par la faiblesse de l'outil de réalisation, les contraintes foncières ou les oppositions des citoyens». M. Belabbas a demandé, en effet, au wali de Tizi Ouzou de mettre fin aux fonctions des responsables dont le taux de consommation de leur secteur durant les quinze (15) derniers mois est inférieur à 5%. «Le gel des dépenses» budgétaires se déroule ou moment où plusieurs villageois procèdent à des mouvements de protestation pour réclamer leur part de développement dans cette Algérie qui leur a tourné le dos. Les responsables de directions gestionnaires ne daignent même pas recevoir les délégations venues des villages pour les interpeller sur des problèmes. Il y a environ dix jours, une délégation d'un village au sud de la wilaya a dû attendre toute la matinée au niveau de la Direction des travaux publics. Selon leurs dires, le DTP aurait refusé de les recevoir. Il a fallu un appel téléphonique pour être reçus de plus, dans le couloir de sa direction. «Je ne sais pas ce que font les responsables de ces directions», assène notre interlocuteur. «De toute évidence, les commis de l'Etat de la wilaya n'ont pas rempli leurs missions respectives», a soutenu le P/APW lors de la session se demandant le pourquoi et les justifications à cette situation. «S'agit-il d'un problème de compétence ou de volonté? Faudrait-il penser que les élus sont plus préoccupés par le développement de leur région que les membres de l'exécutif?», se demande-t-il. En tout état de cause, selon M.Belabbas, les principaux projets inscrits depuis des années sont restés lettre morte et ils n'ont pas connu un début de réalisation. «Qu'il s'agisse de l'amélioration du cadre de vie, des infrastructures de base relevant de l'éducation, l'enseignement supérieur, le transport, la formation professionnelle, la santé, la culture et la jeunesse et des sports, les signaux sont au rouge», a-t-il alerté.