La Nakba (catastrophe) avait été vécue par les Palestiniens après la création de l'Etat sioniste en 1948 sur les trois quarts de la Palestine, poussant des centaines de milliers de personnes à l'exode, après leur expulsion de leurs terres par les forces occupantes. Des marches étaient organisées dans la journée d'hier à travers tous les Territoires palestiniens pour commémorer cette douloureuse date, notamment à El Qods où l'occupant israélien à déployé des milliers de soldats et a restreint l'accès à l'esplanade des Mosquées. L'armée d'occupation a également imposé un bouclage strict de la Cisjordanie, de samedi minuit (21h00 GMT) jusqu'à la même heure hier, selon les médias. La Haute Commission nationale pour la commémoration de la Nakba qui rassemble toutes la factions palestiniennes, à leur tête le Fatah et les Hamas, a annoncé deux grandes manifestations populaires dans le nord et le sud de Ghaza. Des dizaines de Palestiniens ont organisé dans la journée des marches à El Qods-Est ainsi que dans le reste des territoires palestiniens. L'une a débuté de la porte «Bab El âamoud» de la vieille Ville en passant par les quartiers du «sultan Souleiman» et «Salah Eddine» en direction des maisons palestiniennes menacées d'évacuation forcée par Israël à «Cheikh Djarrah». Des heurts ont éclaté dans la matinée à El Qods-Est entre Palestiniens et soldats israéliens dans le quartier d'Issawiya, selon des médias qui ont rapporté que 13 Palestiniens ont été interpellés portant à plus de soixante le nombre d'arrestations depuis vendredi. Ce 63e anniversaire de la Nakba intervient dans un climat marqué par la conclusion de l'accord de réconciliation interpalestinien qui met fin aux divisions internes, ce qui renforcera la lutte contre l'occupation israélienne et aidera les Palestiniens à instaurer des bases solides pour leur futur Etat indépendant et souverain. A cette occasion, le mouvement Hamas a réitéré hier le droit des Palestiniens à se défendre contre l'occupant sioniste pour libérer les territoires occupés et permettre aux réfugiés de retourner dans leurs terres. Lors de son intervention à Ghaza, Ismaïl Haniya, un haut responsable du Hamas a souligné qu'il y a des changements qui vont conduire à l'écroulement du projet sioniste en Palestine et à la victoire de la nation palestinienne. «L'unité du peuple est la base pour réaliser la victoire et permettre aux réfugiés de retourner dans leur pays», a-t-il ajouté, en insistant sur la détermination de tous à mettre en oeuvre l'accord de réconciliation interpalestinienne. Le responsable palestinien a appelé à ce propos à s'attacher aux trois principes: l'unité de la direction palestinienne, le préservation de l'unité nationale et oeuvrer pour le bien de la nation, en vue de libérer le peuple palestinien de l'oppression au moment où la processus de paix est dans l'impasse. Soixante-trois ans après la Nakba, le quotidien des Palestiniens dans les territoires occupés n'a pas changé et ces derniers continuent de subir les exactions et les violences de l'occupant israélien qui tente de s'accaparer plus de terres, notamment en Cisjordanie. La Secrétaire générale adjointe des Nations unies aux Affaires humanitaires, Valérie Amos, a dénoncé cette situation, tout en déplorant samedi l'impact négatif de la barrière de séparation, érigée par Israël et qui divise la Cisjordanie en deux parties. «Je suis horrifiée de la manière dont le Mur affecte les Palestiniens. C'est inacceptable», a-t-elle déploré. Le Bureau de coordination des Affaires humanitaires (Ocha) estime que cette séparation affecte 8500 Palestiniens qui vivent dans des zones situées entre le Mur et la Ligne verte. Selon Ocha, seulement 13% des territoires d'El-Qods sont accessibles aux Palestiniens qui vivent déjà en situation de surpopulation. Environ 60.000 résidents d'El-Qods- Est ont vu leurs logements détruits, faute de permis de construire.