Une oeuvre à la croisée des chemins entre le monologue classique et le montage poétique. «Ça, c'est du Benaïssa...!», commentait une bonne partie du public à la sortie de chaque présentation du nouveau-né «El Moudja Welat» de Slimane Benaïssa, donnée trois jours de suite la semaine dernière au théâtre régional Malek-Bouguermouh de Béjaïa. Egal à sa réputation, l'enfant terrible du 4e art algérien a apporté du bonheur en offrant aux adeptes du 4e art un bain théâtral sans égal. A la croisée des chemins entre le monologue classique et le montage poétique, le dramaturge algérien a excellé une fois de plus dans un genre théâtral non encore interprété. Tantôt poète, tantôt homme de théâtre et homme populaire sur scène de temps à autre, Slimane Benaïssa a tout simplement dégommé les hommes politiques qui donnent l'air de faire du théâtre à la place des comédiens, acteur et metteur en scène. «Et si on inversait les rôles, le discours aux hommes de théâtre et le théâtre aux hommes politiques?», ironise le dramaturge algérien à la fin d'une des répétitions en montage du spectacle. En somme, c'est du top avec un texte d'une heure et demi de temps sur scène, c'est vraiment de quoi donner à réfléchir aux hommes politiques. Mais pour reprendre Victor Hugo, «les bons mots mûrissent et les mauvais pourrissent», ces derniers n'ont pas de place...partout d'ailleurs. C'est avec une pancarte portant le slogan «Plus jamais ça!», un message fort à l'adresse des tenants du pouvoir pour leur rappeler que l'erreur est désormais interdite et qu'on n'a plus le droit de jouer avec ou de prendre pour une plaisanterie l'avenir d'un pays, d'un Etat et...d'une nation, que Slimane Benaïssa termine son monologue dans le genre prose-poétique. Une trajectoire rétrospective retraçant l'histoire de notre pays, période par période et région par région. Aussi, un entretien avec lui nous semble-t-il approprié à l'heure où Béjaïa, la ville la plus culturelle de Yemma Gouraya, est élue par lui-même, capitale du théâtre algérien.