La situation est plus que catastrophique au port d'Alger. Il n'y a pas loin, la semaine dernière, on comptait déjà plus de 22 navires en rade. Après les douaniers qui ont débrayé pas plus tard que la fin de semaine dernière, c'est l'ensemble du personnel de l'administration portuaire, Epal, y compris les dockers qui sont entrés en grève illimitée depuis dimanche dernier. Les contestataires réclament l'amélioration des conditions de travail et l'augmentation des salaires. Comme conséquence de cette décision, plusieurs milliers de conteneurs sont bloqués au port d'Alger qui assure à lui seul plus de 55% du commerce extérieur. Du coup, le risque est gros quant aux retombées et répercussions sur le marché en matière de pénuries de toutes sortes de produits. Plus de 3000 employés sont en grève, selon les protestataires. Les travailleurs parlent de ras-le-bol devant les promesses non tenues par les responsables du port qui n'auraient pas respecté une décision relative à la régularisation de tous les dockers journaliers signée en 2008, selon les contestataires. Ces derniers vivant une situation très précaire, se sont rassemblés à l'intérieur du port et ont menacé d'organiser un rassemblement demain devant leur direction générale au niveau de la pêcherie. Plusieurs autres ports d'Algérie ont engagé un mouvement de protestation similaire. Il s'agit notamment, des ports de Béjaïa, Jijel et Oran. En fevrier dernier, les dockers du port d'Alger ont observé un arrêt de travail de deux jours. Les grévistes protestaient contre les nouvelles mesures de compensation des heures supplémentaires. À noter que le port d'Alger emploie plus de 900 dockers, dont 450 permanents, 160 contractuels et 336 journaliers. Pour rappel, la Société de gestion des participations des ports (SGP-Sogeports) avait affirmé que le séjour en rade des bateaux au port d'Alger a été réduit de près de la moitié en 2010, suite à la décision du gouvernement de réorienter les marchandises non conteneurisées vers d'autres ports nationaux.