C'est toujours le statu quo au port d'Alger. Une énième réunion des représentants des dockers avec la direction de DPW, tenue jeudi, a abouti à une impasse. Les travailleurs maintiennent toujours la pression en s'attachant au mot d'ordre de grève. Ils menacent même de quitter DPW et reprendre du service à l'Epal, «où nous avions tous nos droits», nous ont affirmé les travailleurs de cette entreprise qatarie qui gère le terminal à containers du port d'Alger. A quelques jours seulement du mois de Ramadhan, le port fonctionne toujours au ralenti comme nous le confirme ce fonctionnaire travaillant pour le compte de Dubai Ports World (DPW). Le programme de travail «draconien» est maintenu par la direction qui a pourtant consenti à réduire le temps de travail qui devait passer de 48 à 40 heures hebdomadaires, affirme-t-il, indiquant que la direction qui veut gagner du temps «campe sur ses positions». «Nous avons demandé l'application de l'ancien système de travail du temps où nous étions à l'Epal», poursuit la même source qui n'omettra pas de rappeler que le système dit 3/8 n'arrange nullement les travailleurs qui, du coup, ne bénéficient même pas des journées de repos hebdomadaires. «C'est de l'exploitation», peste encore notre interlocuteur, qui accuse la direction de «fuite en avant. Celle-ci, nous a en revanche promis quant à la grille des salaires une augmentation de 6%, chose que nous avons refusée», explique la même voix qui indiquera que l'ensemble des travailleurs réclame une augmentation à la hauteur des efforts fournis. «Nous demandons une augmentation de 17 à 24%», précise-t-il révélant que les salaires des dockers sont des plus dérisoires. «Les caristes, pointeurs ou encore les grutiers ne touchent pas plus de 19 700 DA», se plaint-il, non sans indiquer que la baisse du rythme de travail est due à «ce manque de considération». La même voix révélera par ailleurs que «las de voir leur situation empirer, travaillant sans grande conviction, les dockers réclament, comme la loi le leur permet, de rejoindre leur société mère, l'Entreprise du port d'Alger (Epal)». Elle précisera que «la menace» a été signifiée à la direction de DPW, lors de la réunion de jeudi. Il est utile de préciser à cet effet que la loi permet aux dockers de DPW de retourner à l'Epal pour peu qu'ils aient travaillé 23 mois alors qu'ils sont à peine à leur 15e mois chez DPW. 15 mois jalonnés de grèves, de protestations et de menaces, sans pour autant que leur situation professionnelle, affirment-ils, connaisse une amélioration. «La grève entérinée par l'AG est inévitable», conclut notre interlocuteur qui rappelle que c'est désormais la dernière solution après que toutes les voies du dialogue sont épuisées. «Nous avons répondu présents et repris les négociations. Il n'y a aucune volonté de la part de la direction de répondre favorablement à nos revendications», explique notre source qui ajoute que même les transitaires trouvent des difficultés depuis la prise en main du terminal par DPW. En attendant, les navires sont de plus en plus nombreux en rade, au large de la baie d'Alger. La paralysie du port commence déjà.