Le Parti des travailleurs participera à l'instance de consultations sur les réformes politiques avec des propositions nationalistes et non pas comme une force politique observatrice qui cautionne l'incautionnable. «La révision de la Constitution est un préalable à toutes les réformes qui devront suivre le projet du président de la République», a souligné hier, Louisa Hanoune, lors d'une rencontre avec les élus au siège de son parti à Alger. S'exprimant sur les réformes politiques, économiques et sociales du pays, la secrétaire générale du PT n'a pas hésité à vilipender l'APN, le ministère du Commerce et le Cnes. Louisa Hanoune a appelé le président de l'APN à réagir contre le vote des lois qui vont à l'encontre des intérêts du peuple. La suppression de la gratuité des soins et de la TVA pour les opérateurs économiques et importateurs a irrité Mme Hanoune. «C'est une manière d'enrichir les riches davantage, et de compliquer l'existence des travailleurs qui souffrent déjà d'un pouvoir d'achat très faible», a-t-elle regretté. La loi de finances 2011 a permis la suppression de 271 milliards de Da aux opérateurs économiques du sucre et l'huile. Selon elle, ces mesures sont discriminatoires et profitent beaucoup plus aux lobbys économiques qu'aux travailleurs. Pis encore, la commission économique de l'APN a cédé à la demande d'un des opérateurs économiques du sucre qui détient le monopole du sucre et de l'huile, a ajouté Mme Hanoune. Dans le même ordre d'idées, la secrétaire générale du PT a suggéré la réouverture des entreprises publiques fermées, à l'image de l'Onaco. Cette société peut se consacrer à l'importation des produits agroalimentaires, tout en plafonnant les prix, afin de rompre avec les importateurs privés. «C'est le meilleur moyen de répondre aux besoins du marché du sucre et de l'huile», a-t-elle suggéré. Evoquant la politique de l'Etat en matière de création d'emplois, Louisa Hanoune fustige l'Angem (Agence nationale de gestion micro-crédit). Cet organisme a vu la création de 212.000 entreprises grâce aux crédits accordés par l'Etat pour absorber le chômage grandissant. «Mais malheureusement, cette politique n'a créé que 316.000 emplois», a regretté la secrétaire générale du PT. Un chiffre qui est très loin de répondre à la demande du marché de l'emploi. «Le pays a besoin de créations d'emplois en qualité et quantité et non pas de petits patrons», a expliqué Mme Hanoune. D'autre part, la pasionaria a qualifié les déclarations du ministre de la Santé à l'encontre des médecins grévistes de «très graves». La levée de l'état d'urgence ouvre droits aux grèves et aux mouvements de protestation sociale et politique.