L'appel a été, en effet, lancé en direction de la population locale. La ville de Tizi Ouzou connaîtra aujourd'hui une grève générale pour dénoncer la recrudescence des kidnappings et des enlèvements. Cette action, initiée par la Coordination des comités de villages de Beni Douala, vise d'abord à mobiliser les populations de la wilaya pour des actions de solidarité avec les victimes. C'est aussi un message pour alerter les pouvoirs publics sur l'urgence de trouver une solution à l'insécurité qui règne dans la région. L'appel à la grève d'aujourd'hui a été, en effet, lancé en direction de la population locale après de multiples actions au niveau de la daïra de Beni Douala et de Mechtras. Une marche et une grève ont été organisées au niveau local sans pour autant faire réagir les ravisseurs. Pour rappel, un ultimatum a été donné pour dimanche, la semaine dernière, mais les victimes demeurent encore en captivité. L'autre point sur lequel campent les comités de villages des deux communes de Beni Douala et Mechtras est le refus catégorique de céder à un quelconque chantage ou payer une éventuelle rançon. Aujourd'hui, les initiateurs mesureront le degré de suivi de leur appel avant de passer à d'autres actions. Hier, une grande campagne d'affichage de l'appel a été organisée à travers les rues de la ville de Tizi Ouzou. Les commerçants sont appelés à fermer pendant la journée pour faire de Tizi Ouzou une ville morte en signe de solidarité avec les familles des victimes et manifester la détermination des populations de la région à se prendre en charge et ne pas abdiquer devant le banditisme. Cette action sera suivie demain par une rencontre d'une délégation accompagnée des familles des deux victimes enlevées avec le premier responsable de la wilaya. L'insécurité et les kidnappings seront au menu de ces discussions. Pour rappel, Bilek Mourad, âgé de 18 ans, a été la première victime tombée entre les mains des ravisseurs à Tala Bounane près de Beni Douala. Ce fut ensuite Hammour Ali qui sera kidnappé, alors qu'il rentrait chez lui à Mechtras. Deux citoyens qui restent en captivité malgré la mobilisation des populations locales. Notons enfin, que l'exaspération des populations de la wilaya est à son comble, car les enlèvements ne datent pas d'hier. La région fait, en effet, face à l'insécurité depuis plusieurs années. Plus de 60 personnes ont été kidnappées depuis 2006. Ce sont, en général, des entrepreneurs et des opérateurs industriels qui sont visés si bien que la wilaya connaît une véritable saignée en matière d'investissements économiques.