Des projections merveilleuses de producteurs cinématographiques en herbe sont au menu. Chaque samedi et jusqu'à la fin du mois de juin, la Cinémathèque algérienne est dédiée exclusivement au film amazigh. Riche d'un programme pour la promotion du cinéma amazigh, ce festival éponyme abritera des projections merveilleuses de jeunes et talentueux producteurs cinématographiques. «Quand on veut quelque chose, on fait tout pour parvenir à l'avoir», a déclaré la très jeune compétente Rezika Mokrani, lors du débat autour du film documentaire «l'Oiseau bleu, l'histoire secrète d'une guerre», projeté en cette occasion. Très motivée et très déterminée, Rezika a ému plus d'un en racontant l'histoire de son travail. «Ces deux projections ont démontré des qualités, elles sont à encourager vraiment, vu la volonté de ces jeunes réalisateurs», a déclaré Samir, venu prendre part à cette manifestation. «Malgré le manque de moyens que connaissent les jeunes réalisateurs, comme infrastructures et salles de cinéma, on sent une réelle amélioration, une volonté de créer, ce qui est très important. Il y a de très bonnes créations artistiques à encourager vraiment», a-t-il estimé. Pour cette amoureuse du 7e art, Rezika, ce genre de rencontres est une occasion de promouvoir le cinéma amazigh et d'encourager les initiatives. «Etant Algérienne j'ai connu beaucoup de difficultés a accéder aux archives de la guerre de Libération en France. Même en tant que chercheuse, je n'est pas eu le même traitement que celui réservé aux chercheurs français. J'ai eu beaucoup de difficultés à convaincre et avoir la collaboration de l'historien Benjamin Stora, du général Maurice Faivre, ou encore de la sociologue Camille Lacoste Dujardin, la première a avoir révélé cette affaire pour la première fois», a-t-elle clamé. Des difficultés qui s'ajoutent aux problèmes d'ordre financier auxquels elle fait face. «Mais il faut savoir une seule chose: la plus importante à mes yeux, tout n'est pas dans les archives. Il y a aussi la mémoire orale qui disparaît peu à peu et c'est ce qu'il faut recueillir en toute urgence. C'est mon défi de prime abord», a-telle soutenu. Izurane, le court métrage de Alaoui Maharzi, primé à la 9e édition du festival à Sidi Bel Abbès en janvier 2009, est projeté aussi en l'occasion. Le but de cette initiative est tout aussi noble pour le commissaire du festival du film amazigh, Si El Hachemi Assad, car pour lui: «Notre objectif est de capter ce public qui s'est désintéressé du cinéma avec le temps, valoriser les travaux des jeunes producteurs et porteurs de projets cinématographiques. Il est de notre devoir de les accompagner», a-t-il soutenu. Selon Si El Hachemi, après la clôture du Festival du film amazigh, «nous avons décidé de faire l'effort d'observer une escale à la Cinémathèque d'Alger car c'est ici que le premier festival a eu lieu. C'est cette salle qui l'a abrité en 1999», a-t-il précisé. Après 11 ans d'édition, le choix s'est porté sur le partenariat institutionnel. Sur ce plan, seule la Cinémathèque algérienne a cette vocation pour la promotion du cinéma national et du cinéma amazigh. Elle possède 12 salles de répertoire et 6 lieux d'archivage. «Je situe cette initiative dans la continuité du plan de charge du Festival du film amazigh qu'on a organisé il y a près de trois mois à Azeffoun», a-t-il confié. Des actions modestes certes, mais prometteuses. Le commissaire du Festival amazigh ne cache pas cette détermination farouche à donner encore et encore pour la production cinématographique en particulier et la culture en général. D'ailleurs, «du 5 au 25 juin prochain, se tiendra à Azeffoun le premier résidanat d'écriture destiné aux cinq lauréats du concours du scénario», a-t-il conclu.