La porte-parole du PT propose de revoir complètement le calendrier des réformes en commençant par la révision de la Constitution. Le Parti des travailleurs propose d'élargir les consultations politiques. Sa secrétaire général, Louisa Hanoune, a mis l'accent sur la nécessité d'associer le peuple à ce débat. S'exprimant à la fin de l'audience que lui a accordée hier M.Bensalah, la porte-parole du PT estime qu'il est insuffisant de limiter le débat aux partis et aux personnalités politiques. «Il faut élargir le débat pour permettre au peuple d'y participer», a-t-elle insisté en précisant que le choix revient au peuple. Même si toutes les formations et les représentants de la société civile sont conviés au débat, la responsable du PT estime qu'il faut donner la parole au peuple à qui revient le dernier mot. Pour elle, sans la participation du peuple on ne peut pas introduire des réformes profondes. «Nous n'avons pas besoin d'aller à un référendum», a-t-elle soutenu. Pourquoi? Mme Hanoune propose de revoir complètement le calendrier des réformes. Elle estime qu'il serait mieux de reporter la révision de tous les chantiers pour la prochaine assemblée. Revenant sur sa revendication, elle a réitéré son appel à l'organisation d'élections anticipées. Partant de l'idée que l'assemblée n'est pas crédible, la porte-parole du PT estime que l'on ne peut lui confier la révision de textes fondamentaux. Pour elle, le fait que le chef de l'Etat ait programmé la révision de la Constitution après les élections législatives de 2012 est une preuve que cette assemblée n'est pas en mesure de mener ces réformes. Mme Hanoune propose de commencer d'abord par la révision de la Constitution. Une proposition soumise dimanche par le Mouvement de la société pour la paix qui a été reçu par M.Bensalah. Sur ce point Mme Hanoune avance le même argument que le MSP. «Il faut commencer par la révision de la loi fondamentale qui est le socle de toute réforme», a-t-elle affirmé en précisant que la priorité demeure la réforme de la Constitution et non des lois. Pour la simple raison, qu'il n'y a pas des contradictions entre la loi fondamentale et les autres lois. Plus explicite, l'hôte de Bensalah a carrément affiché la couleur en appelant à l'instauration d'un régime parlementaire qui consacre l'alternance et la transparence. Elle a appelé à l'abolition de la peine capitale, laquelle n'est plus appliquée depuis 1993. Comme elle propose de revoir le Code de la famille. Elle propose également la création d'un secrétariat pour tamazight et un autre pour les droits de l'homme et un ministère de la Planification. Revenant à la loi sur les partis, Mme Hanoune pense qu'il n'y a plus de raison d'interdire le droit de créer un parti ou une organisation. Concernant la loi électorale, le PT pense qu'il faut confier la mission de contrôle des élections aux partis et non pas à l'administration. Sur ce point, le PT appelle justement à mettre fin au pourrissement qui affecte le milieu politique. Outre les propositions orales qui ont été faites à la commission, la délégation du PT présidée par Louisa Hanoune a présenté sept contributions écrites. «Nous avons proposé des contributions sur la politique globale, sur la loi électorale, sur la loi sur les partis politiques, sur l'indépendance de la justice, sur le Code de wilaya et sur le Code de l'information», a précisé un responsable du parti. Par ailleurs, M.Bensalah a reçu, hier, les représentants des Scouts musulmans algériens (SMA) et ceux de l'Organisation nationale des enfants de chouhada (Onec).