Cinq mois après les émeutes de janvier dernier, le gouvernement revient sur les mesures d'apaisement. Juste après les émeutes du début janvier dernier du sucre et de l'huile qui avaient failli mettre le pays à feu, le gouvernement a fait un certain nombre de concessions portant sur toutes les grandes mesures socioéconomiques qu'il avait pris ces dernières années. Grâce à quoi, il a réussi à acheter la paix sociale. L'orage passé, voilà que le gouvernement revient sur ces concessions. Ainsi, les automobilistes ont remarqué que le retrait du permis de conduire est de retour. En outre, la date du lancement de la vignette automobile est rapprochée. D'un autre côté, les services d'ordre refont la chasse aux marchands ambulants. «Ils prennent des décisions la veille et leur contraire le lendemain», dénonce Karim, un citoyen à qui on venait de retirer le permis de conduire. «Je ne suis pas contre le retrait de permis, mais ce qui m'indigne c'est qu'un jour on annonce que son retrait est annulé et le lendemain sans avertir, ils le remettent au goût du jour!», ajoute-t-il d'un ton agacé. Un autre citoyen qui a également perdu son sésame rouge, prend la chose avec beaucoup plus d'humour. Pour lui «c'est la fin des cadeaux, il faut faire attention maintenant, ils sont en train de revenir doucement sur leurs décisions, et je suis sûr que, dorénavant quand on va sanctionner, ce fera très mal». Il estime que la preuve de ce recul est l'attitude vis-à-vis des marchands ambulants. «La période de la chasse aux vendeurs à la sauvette est ouverte. Leur nombre a diminué, le pont du Hamiz (banlieue Est d'Alger) en est le parfait exemple», explique-t-il. Toujours avec autant d'ironie, il assure qu'en Algérie, c'est après le beau temps qu'il y a la pluie et non le contraire. Donc, «il ne faut pas s'étonner si demain on annonce que les dispositions prises en faveur des jeunes sont caduques! Tout est possible», pense-t-il. Ce constat est partagé par un bon nombre de citoyens et relance encore une fois la polémique sur ces concessions. Comment a-t-on pu annuler d'un coup de baguette magique ces décisions? Est-ce parce qu'elles sont impopulaires? Les circonstances particulières qu'a vécues le pays ont fait que des décisions ont été prises pour parer au plus pressé. Mais est-ce la bonne solution? Est-ce que le fait de laisser l'anarchie et l'informel régner en maîtres dans les marchés ou dans les rues au lieu d'appliquer la loi, est-ce cela la bonne gouvernance! Sûrement pas puisque le gouvernement a commencé à annuler les décisions prises à l'effet de gérer la crise. Dans le panier des mesures adoptées il y avait aussi le report de l'obligation de commercer par le biais du chèque. Cette mesure est toujours maintenue. C'est aussi le cas pour la suspension des redressements fiscaux et des expulsions des locaux commerciaux et des logements. Vont-elles subir le même le même sort que les autres mesures déjà annulées?