L'instance de M.Abdelkader Bensalah a reçu hier les représentants du Parti de la nature et du développement (PND) et du Rassemblement patriotique républicain (RPR). Maître Farouk Ksentini rejoint l'avis de Soltani et de Louisa Hanoune. Interrogé hier par L'Expression sur la priorité des réformes, M.Ksentini n'a pas hésité une seconde pour répondre: «La Constitution.» «Il faut d'abord commencer par la Constitution qui est la Loi fondamentale évidemment, dont découlent toutes les lois», a-t-il affirmé à la sortie de l'audience tenue avec M. Bensalah, président de la Commission consultative sur les réformes politiques. Le président de la Commission nationale consultative pour la promotion des droits de l'homme (Cncppdh) a fait un résumé des consultations. «Notre souci c'est la situation des droits de l'homme et la création d'un Etat de droit», a-t-il affirmé. Clarifiant ses propositions, le représentant de l'institution nationale des droits de l'homme a axé son éclairage sur ces deux points que réclame le peuple. Tout en reconnaissant que l'Algérie a fait un pas de géant sur ce plan, M.Ksentini estime qu'il reste beaucoup à faire. Selon lui, d'autres sujets ont été évoqués lors des pourparlers, entre autres la corruption, la justice et les réformes politiques. Le président de la Cncppdh va transmettre ses propositions par écrit au président de la République. Par ailleurs, et au quatrième jour des consultations politiques, l'instance de M.Abdelkader Bensalah a reçu hier matin une délégation du Parti de la nature et du développement (PND), M.Abder-rahmane Akif, qui a transmis ses propositions sur la révision de la Constitution. Rien n'a été révélé à la presse à l'issue de cette rencontre. Dans une brève intervention à l'issue du face-à- face, M.Akif a fait le point sur les questions abordées avec ses interlocuteurs, notamment les lois organiques, dont le Code de la wilaya, les lois respectives sur les partis politiques, les élections et l'information. Akif a insisté sur l'urgence de «lever les restrictions» sur les partis politiques agréés, afin, a-t-il dit, de leur permettre de participer «librement» à l'activité politique et aux rendez-vous électoraux. Rappelant qu'une nouvelle disposition a été, pour rappel, introduite en 2007 lorsque le Code électoral a été amendé. Elle fait obligation aux partis politiques d'avoir déjà réalisé un score de 3% durant les trois dernières élections pour ne pas être contraints de collecter un nombre précis de signatures pour toute candidature aux élections. M.Akif a aussi plaidé pour la promotion de la participation politique de la femme, estimant toutefois que le dernier mot revient aux électeurs. Concernant le Code de la wilaya, il a plaidé pour une limitation des prérogatives du wali et un renforcement du rôle des élus locaux. Tout en soulignant la nécessité de promouvoir la liberté de la presse en Algérie, il a mis en exergue «le droit du journaliste à accéder librement à l'information, dans le respect de la loi et de l'éthique de la profession». De son côté, le président du Rassemblement patriotique républicain (RPR), M.Abdelkader Merbah, a exprimé le désir de son parti d'accompagner le président de la République dans le «processus de changement». M.Merbah a indiqué dans une déclaration à la presse, à l'issue de sa rencontre avec l'instance de consultations sur les réformes politiques, que le RPR n'acceptera pas autre chose que le changement. Il a affirmé, dans ce cadre, que son parti insiste sur le changement, étant convaincu qu'il est «impossible de faire du nouveau avec du vieux». Le changement nécessite, pour lui, le dépassement des «solutions de bricolage». Il a estimé, à cet égard, que «le message clair du peuple, qu'on ne doit pas trahir», contient des «aspirations à plus de démocratie et de liberté, ainsi qu'à un pluralisme plus large dans tous les domaines». M.Merbah a noté que la participation du RPR, qui n'est pas adepte de la politique de la chaise vide à ces consultations, signifie qu'il est là et qu'il est possible de s'appuyer sur lui en tant qu'opposition pour réaliser le changement. Il a indiqué, en outre, que son parti a remis à l'instance des propositions sur la révision de la Constitution, jugeant prématuré de parler de la révision des autres lois organiques. Il a expliqué, à ce propos, que la révision des autres lois doit intervenir après la révision de la Constitution qui constitue la Loi fondamentale du pays. S'agissant du volet relatif à la révision de la loi sur l'information, M.Merbah a indiqué que son parti a évoqué les revendications des journalistes.