Une plus grande rigueur en matière de répression des délits commis sur l'asphalte est de plus en plus souhaitée. En l'espace de quinze jours, depuis le début du ramadan, les accidents de la route ont fait 81 morts et 744 blessés dans toute l'Algérie. Selon les informations fournies par la Gendarmerie nationale, les axes routiers relevant de la wilaya de Blida sont ceux où les Algériens meurent le plus, suivi de ceux de la wilaya d'Alger, de Tipaza, d'Oran et de Boumerdès, avec respectivement 31, 29, 21 et 20 accidents. La Route nationale 5 occupe encore la tête du palmarès meurtrier de nos routes. La sécurité routière se dégrade de plus en plus dans notre pays et le mois de jeûne n'est pas le seul facteur à mettre en cause, même s'il est parfois responsable d'une aggravation de la situation. Car les données statistiques ont permis de déterminer les causes principales qui sont à l'origine des accidents: la vitesse excessive et les dépassements dangereux. C'est pourquoi, l'on parle de plus en plus ouvertement de «terrorisme de la route» et les statistiques sont là pour le prouver : plus de 8311 morts et plus de 90.600 blessés recensés entre l'année 2000 et fin 2002, pour un parc de seulement 3 millions de véhicules. Alors qu'en France, seuls 7000 morts sont enregistrés pour un parc nettement plus important: 32 millions de véhicules. C'est là d'ailleurs une équation que pose à la sagacité des citoyens, M.Lazzouni, qui intervient régulièrement sur les ondes de la Radio nationale. Le fait est là: «Il y a trop de morts sur nos routes et l'insécurité routière cause, chaque année, un préjudice annuel de 40 millions de dollars au Trésor public, d'où la nécessité pour l'Etat de juguler ce phénomène. La démarche répressive des autorités publiques, caractérisée par l'augmentation du tarif des amendes pour les automobilistes qui n'attachent pas la ceinture de sécurité et les utilisateurs de téléphones mobiles au volant, semble ne plus suffire.» Désormais, la tendance lourde en matière de répression des délits sur l'asphalte se précise de plus en plus. La gendarmerie s'échine à trouver rapidement un moyen de remédier à l'hécatombe qui touche nos routes. D'après un officier de la gendarmerie, cité par un confrère, «la situation qui prévaut en ce moment précis sur les routes est très grave, il s'agit d'une criminalité qui s'installe de plus en plus dans notre pays».