Deux morts toutes les 3 heures sur l'asphalte. La route tue autant que le terrorisme, sinon plus. C'est ce que fait ressortir une simple comparaison entre les victimes de la route et celles des GIA. Si en un mois ces derniers viennent de faire 130 morts, en moins de vingt jours, les accidents de la route ont fait plus de 110 morts et pas moins de 1424 blessés et ce, entre le 19 juin et le 2 juillet 2002. Selon les informations fournies par la Gendarmerie nationale, les axes routiers relevant de la wilaya d'Alger sont ceux où les Algériens meurent le plus. Suivis de ceux de la wilaya de Sétif, Tlemcen et Blida avec respectivement 56, 42 et 41 accidents, la RN 5 étant longtemps restée à la tête du palmarès meurtrier de nos routes. Le constat est là: «Il y a trop de morts sur nos routes!» Durant l'année écoulée, la Gendarmerie nationale a eu à constater 2953 morts et 32806 blessés sur 20084 accidents de la circulation. En dix ans, ces derniers auront ainsi causé la mort de 44.000 personnes. Le principal mis en cause dans ce décompte macabre reste l'homme. En effet, conducteurs et piétons sont à l'origine de plus de 84 % des accidents (67,24 % pour les conducteurs et 17,21 % pour les piétons) alors que les autres facteurs n'y sont que pour 15,53 %. Par son manque de civisme, son comportement dangereux sur les routes, son non-respect du Code de la route, l'homme demeure la cause essentielle de la survenue des accidents. Accidents qui, faut-il le rappeler, entraînent des milliers de morts, des dizaines de milliers de blessés dont beaucoup seront handicapés à vie et une saignée au Trésor public estimée, selon une récente étude, à 53 milliards de dinars, soit environ 430 millions de dollars américains, ce qui, en proportion, représente l'équivalent de 1,4 % du produit national brut.