Finalement, il n'y eut pas trop de surprises au conclave du G8 de Deauville, où les grandes puissances industrielles sont demeurées attachées à leur «quant-à-soi». Rien ne va plus pour les mentors du printemps arabe. Après près de cinq mois de manifestations, de sit-in, de répressions et d'affrontements, aucun parti au conflit ne semble prêt à lâcher du lest. Même la Tunisie et l'Egypte, dont les dirigeants ont abdiqué et quitté le pouvoir, font face à une continuité de violences. Toutefois, notons qu'après un moment de confusion, la Tunisie semble avoir rectifié le tir et trouvé le moyen de se reconstruire et de mettre fin aux controverses. Le gouvernement de transition mis en place, est parvenu -difficilement- à trouver un compromis qui répond aux aspirations des différentes revendications du peuple tunisien. D'ailleurs, la date du 24 juillet, quoique des réserves aient été émises par la commission électorale, est officiellement arrêtée par le gouvernement de transition pour l'élection cruciale d'une assemblée constituante. Le processus de démocratisation de la Tunisie est donc mis sur les rails. In contrario, des dizaines de milliers de personnes se sont rassemblées dans une ambiance festive place Tahrir, dans le centre du Caire, pour réclamer «la fin de la corruption politique» et une nouvelle constitution «maintenant, pas plus tard», protestant contre la lenteur du processus de changement promis par l'armée, au pouvoir depuis la chute du président Hosni Moubarak le 11 février. Les Egyptiens sont effectivement redescendus vendredi dans les rues pour une nouvelle «journée de colère» en référence à l'une des plus grandes manifestations anti-Moubarak le 28 janvier. Sur le plan international, la Tunisie et l'Egypte, ont d'ores et déjà acquis la bénédiction et la sympathie des puissances occidentales. Le président Nicolas Sarkozy a d'ailleurs annoncé vendredi que la France allait accorder un milliard d'euros d'aide à l'Egypte et à la Tunisie afin de soutenir la transition démocratique, lors de la conférence de presse concluant le sommet du G8. Quant au Yémen, le plan de sortie de crise du Golfe sur une transition du pouvoir qui prévoit le départ du président Saleh, réclamé par un large mouvement de protestations populaires, a été signé par l'opposition. Mais le président Saleh tergiverse à honoré sa part du contrat. Il n'a apparemment jamais eu l'intention de quitter le pouvoir, or une erreur de calcul semble avoir fausser sa stratégie. De fait Saleh avait bluffé son monde en se déclarant prêt à le texte mis au point par le CCG. Concernant la Libye, le CNT prend de l'assurance alors qu'El Gueddafi se retrouve au pied du mur après son lâchage par la Russie. Le président russe a en effet signé la déclaration finale du G8 affirmant que M. El Gueddafi avait «perdu toute légitimité», et a offert à ses partenaires sa «médiation» dans le conflit, annonçant l'envoi immédiat d'un émissaire à Benghazi. Le Premier ministre britannique David Cameron a indiqué de son côté que les opérations de l'Otan en Libye entraient dans «une nouvelle phase» Signe d'une volonté d'accélérer les opérations militaires en se rapprochant du sol. Paris et Londres ont dépêcher des hélicoptères de combat capables de cibler plus précisément les pro-El Gueddafi en milieu urbain. Dernier acteur dans la liste du «printemps arabe», la Syrie. Des mesures punitives ont été prises a l'encontre de dirigeants proches de Al Assad qui continu de réprimer les manifestations organisées par les opposants au pouvoir et qui demandent depuis des mois son départ. Al Assad a fini par s'attiré la colère de tout le monde et spécialement celle de l'Occident qui soutien avec ardeur la volonté de transition démocratique dans les pays arabes. Bashar Al Assad est de fait convié à cesser «immédiatement» de recourir à la force et à l'intimidation contre son peuple et à répondre à son exigence légitime de liberté d'expression, de droits et d'aspirations aux valeurs universelles, aux risques de faire l'objet de mesures plus sévères.