Des affrontements ont opposé, au cours de la matinée d'hier, les vendeurs à la sauvette aux services de sécurité Aprés un sursis accordé aux marchands informels et aux expulsions des locaux de commerce et logements, après le gel du retrait du permis de conduire, les pouvoirs publics reviennent à la charge. Des affrontements ont opposé, au cours de la matinée d'hier, les vendeurs à la sauvette ayant squatté les trottoirs de la ruelle longeant la place des Martyrs à Alger, aux services de sécurité. Les vendeurs ciblés par cette opération de nettoiement de l'espace public n'ont pas manqué de riposter par des jets de pierres et de pétards à l'endroit des forces antiémeute, selon les témoignages des riverains. Des heurts d'une rare violence ont éclaté entre les deux parties en présence, indique-t-on encore. La tension est montée d'un cran, alors que les policiers ont procédé à la saisie systématique des marchandises étalées sur le sol le long de la ruelle en question et cela jusqu'en face du siège de la Dgsn. Longtemps squattée par les marchands à la sauvette, venus notamment des régions périphériques de la capitale, voire des autres wilayas limitrophes, la délocalisation de ces derniers ne pourra qu'être ardue, indiquent également les riverains. On rappelera que cette situation est liée à l'autorisation formelle, accordée à ces vendeurs par les autorités locales pour atténuer la contestation sociale. Ainsi, des centaines de jeunes pourchassés, se sont rabattus hier sur la place jouxtant la Grande Mosquée pour charger le dispositif de sécurité ayant mené cette opération. Plusieurs blessés ont été dénombrés de part et d'autre, selon les protestataires. Plusieurs arrestations ont été également signalées. Par ailleurs, la police a pu maîtriser la situation après près d'une heure d'affrontements. «Mais qu'est-ce qui a changé depuis?», s'interrogent plusieurs observateurs. Est-ce vrai que l'appréhension, suscitée par les émeutes ayant secoué le pays au début de janvier dernier renforcée par l'influence non moins crainte de l'onde de choc des révolutions arabes se serait définitivement estompée? Il est fort probable que les pouvoirs publics tentent de sonder, par ce retour progressif à l'application de la loi, la réaction de la rue, selon d'autres observateurs.