Cette levée de boucliers cache mal des intérêts de clans français, en collusion avec des milieux maffieux algériens. Le ministre français des Affaires étrangères se rendra le 17 décembre prochain à Alger dans le cadre d'une visite officielle. Le déplacement de Dominique de Villepin intervient à un moment où une foule d'attitudes contradictoires caractérise la démarche de la France en direction de l'Algérie. Autant au niveau officiel, on se veut rassurant sur la qualité et la solidité des relations entre les deux pays, autant certaines officines politiques de l'Hexagone, relayées par leurs médias, s'acharnent sur l'Algérie à quelques semaines du début officiel de l'Année de l'Algérie en France. Cette levée de boucliers, qui cache mal des intérêts de clans, au sein même de l'administration française, en collusion avec des milieux maffieux de ce côté de la Méditerranée, a largement contribué au freinage de la dynamique de partenariat voulu par les chefs d'Etat des deux pays. En effet, plus de deux ans après la visite de Bouteflika en France, et après une longue série de va-et-vient des patrons français à Alger, force est de constater que les relations économiques n'ont pas évolué comme on l'aurait espéré. De Villepin, qui emboîtera le pas à Sarkozy, aura pour mission de démêler l'écheveau français et montrer toute la bonne volonté du gouvernement qu'il représente dans le dossier algéro-français. A ce propos, le chef de la diplomatie française n'avait pas manqué, lors de la conférence conjointe qu'il a tenue à Paris avec notre ministre des Affaires étrangères, de se démarquer officiellement des campagnes médiatiques qui ont ciblé l'Algérie récemment. Cela étant, de nombreux observateurs estiment que les gesticulations des milieux français hostiles à un rapprochement entre la France et l'Algérie ralentissent certes le processus, mais ne l'empêcheront pas. Ces mêmes observateurs relèvent l'importance stratégique pour les deux nations de coopérer face à la menace du terrorisme international. Les deux pays ont besoin l'un de l'autre, en tous points de vue. C'est ainsi qu'il se trouve parmi les officiels de l'Hexagone des personnalités qui affirment que le tapage médiatique fait autour de l'Algérie n'est, en réalité, qu'une tempête dans un verre d'eau. Ils en veulent pour preuve que l'absence de réactions du Quai d'Orsay et de l'Elysée à toutes les déclarations haineuses de Noël Mamère, traduit le peu d'importance accordé par Paris aux propos du député vert.