Serait-on en présence d'un redéploiement du djihad, version Gspc, en guérilla urbaine? La recrudescence des attentats au coeur des villes n'est pas sans rappeler les sombres années du terrorisme que la population garde en mémoire. Les récents assassinats de policiers dont deux spectaculaires à Bouira et un autre à Boghni traduisent, on ne peut mieux, cette recrudescence qui sème le doute et l'inquiétude parmi les citoyens qui voient, à l'approche de chaque carême, leur cité plonger dans la psychose. Cette «poussée de violence» donne matière à lecture à certains observateurs, mais là n'est pas notre propos, puisque le plus inquiétant, est le fait que les sbires de Hattab exécutent leur besogne avec une minutie déconcertante. A telle enseigne que généralement le choix de l'heure, du lieu et des victimes laisse supposer que les auteurs bénéficient d'une complicité avérée. Serait-on en présence d'un redéploiement du djihad, version Gspc, en guérilla urbaine? D'autant plus que ce dernier n'est pas à son premier coup spectaculaire. Rappelons l'assassinat du chef de la garde communale de Tazrout au marché hebdomadaire de Draa El-Mizan, en plein jour, à 10 h du matin, il y a de cela près d'un mois. Citons également les gardiens d'une entreprise publique (Snlb) à Mechtras, désarmés. La prise d'assaut de casernes de pompiers et le vol d'ambulance figurent également au palmarès du Gspc comme cela s'est vu à Bordj Ménaïel et à Tigzirt. Une telle facilité de frappe est tout simplement inquiétante. Le démantèlement, en période estivale, du «groupe des 16» cellule algéroise du GIA, puis la neutralisation du «groupe des trois», affilié au Gspc et activant, lui aussi, en plein centre d'Alger dénotent, on ne peut mieux des velléités toujours présentes des groupes armés d'investir les zones urbaines. Le Gspc, qui reste le plus structuré et le plus important des organisations terroristes avec près de 380 hommes armés, cible principalement les services de sécurité, tous corps confondus. L'implantation stratégique de ses Q.G facilite ses raids meurtriers. Depuis le début du mois de Ramadan, le 6 novembre, période où les groupes armés intensifient généralement leurs actions, au moins 26 personnes ont été tuées dans des violences impliquant des islamistes armés. Ces violences ont fait plus de trente morts depuis le début du mois de novembre.