Crainte et appréhension continuent à prévaloir depuis l'assassinat des deux policiers. L'information, selon laquelle un important groupe terroriste dirigée par «Eroudji» aurait investi la ville, s'est répandue telle une traînée de poudre. La rumeur laissera cours à des versions parfois effrayantes sans que les parties responsables daignent réagir. La présence d'agents de police féminins à divers croisements a permis d'atténuer la psychose recherchée semble-t-il par les hordes de Hattab. Même si les gilets pare-balles ont refait surface après une longue absence, ce fait ne doit être perçu que comme une précaution supplémentaire et non une preuve de l'existence d'un groupe dans la ville. La stratégie du chef du Gspc, qui veut reconvertir son djihad en guérilla urbaine, agit en faveur de l'idée que les terroristes seraient entrés en ville. De bouche à oreille, nous avons appris qu'un groupe composé de 12 terroristes aurait pris son f'tour près de la mosquées de Ouled Bouchia, un quartier réputé être le fief depuis 1991 des terroristes de la région. Ce même groupe aurait été aperçu à Oued Hous, un autre bourg fidèle aux idées de l'ex-parti dissous. L'activisme de certains repentis bénéficiaires des largesses de la loi sur la concorde est un fait signalé çà et là. La présence, le jour de l'assassinat des deux policiers, de plusieurs ex-détenus du parti dissous près de l'hôpital, désireux avoir plus de renseignements et exprimant une brusque curiosité, est une situation qui fait peur. Ce sentiment est aussi perçu dans des villes comme Lakhdaria, Kadiria, Aïn Bessem, etc. Si Hattab envisage de changer de stratégie de guerre et d'opter pour la guérilla, il aura besoin de réseaux de complicité et d'aide sur place. Ne serait-ce ce qui se déroule?