Le ramadan n'est pas toujours évident pour les femmes qui, outre le travail à l'extérieur, doivent assumer les responsabilités familiales. Assia, 33 ans, mariée avec deux enfants et cadre dans une entreprise privée, estime que durant ce mois, son train de vie devient quasi infernal. «Trente jours de course contre la montre», révèle-t-elle. En effet, les femmes qui travaillent ont un emploi du temps bien chargé. Après 7 heures de travail, les tâches ménagères comblent les «heures» creuses. «Aussitôt chez moi, je m'enferme dans la cuisine jusqu'à l'heure du f'tour», explique-t-elle. Les enfants, qui ne semblent aucunement la déranger, sont gardés par l'époux. «Je me suis entendue avec mon mari pour qu'il s'occupe, avant le f'tour, des enfants.» Mais là aussi, ce n'est pas toujours évident. Nawel, une jeune maman de 26 ans, n'arrive pas à joindre les deux bouts, pendant ce mois, surtout avec un bébé de 6 mois. «La table du ramadan ne diffère pas trop de celles des autres jours», avoue-t-elle. En effet, entre le travail et la maison, Nawel ne sait plus où donner de la tête. Son bébé est souvent chez ses parents, elle ne le récupère qu'après le f'tour. «Mon problème, à vrai dire, c'est le transport. J'arrive chez moi vers 16h 30 et là je ne peux préparer que la chorba et le bourak, exigés par mon mari, le deuxième plat est rarement préparé», explique Nawel. «Il m'est arrivé d'avoir des remords, car j'ai le sentiment d'avoir délaissé mon enfant», se désole-t-elle. Pour Djazia, architecte dans un bureau d'études, ce mois ne semble pas lui poser problème, du moment qu'elle le passe entre ses parents et sa belle-famille. «Je suis tout le temps invitée et bien évidemment je ne dis pas non», déclare-t-elle avec un sourire. Seulement, le cas de Djazia reste «isolé» car de nos jours et avec la cherté de la vie, les invitations se font rares. Fatiha semble, pour sa part, avoir trouvé la solution. Elle fait coïncider son congé avec le mois sacré. «Non seulement je me repose, mais également je peux m'occuper convenablement de mon père et de mes 6 frères et soeurs», explique-t-elle. Cette solution est, finalement pour cette jeune femme de 32 ans, extrême du moment qu'elle n'a pas d'autre alternative. Certes la vie n'est pas toujours facile pour ces femmes qui tentent tant bien que mal d'assumer leurs responsabilités et par conséquent de s'affirmer. D'ailleurs à travers notre minisondage, il s'est révélé que la femme algérienne est non seulement ambitieuse et déterminée dans sa vie professionnelle, mais également protectrice de son foyer et de sa famille. «C'est une question d'organisation sans plus», estime Radia avec fierté. Puis d'ajouter: «Il m'est arrivé de préparer le repas pendant la soirée sinon tôt le matin. Ce qui est sûr cependant c'est que chaque jour que Dieu fait, nous mangeons un repas complet.»