Les vieux réflexes ont la peau dure au sein du vieux parti. Une nouvelle crise des listes de candidatures surgit à quelques encablures des élections locales. Elle pourrait encore une fois plonger le parti du FLN dans une grave crise. L´épisode des législatives risquerait d´être réédité. Même si cette fois ce n´est pas à Abdelaziz Belkhadem qu´incombera la lourde tâche de «filtrer» les listes de candidatures, il reste que ce sont les démembrements locaux du parti (mouhafadha et kasma) qui sont pointés du doigt. Plus grave, cette fois on parle de représentants «autoproclamés» du parti qui s´expriment au nom des militants, au point que la direction nationale était contrainte de dépêcher des émissaires dans certaines wilayas. Objectif: dissiper les malentendus et mettre un terme aux magouilles. Le siège national du FLN est pris d´assaut ces derniers jours par des dizaines de militants en colère. Ils dénoncent des pratiques indignes d´un parti politique. En effet, quand des mouhafedhs sont amenés à ouvrir les «enchères» des candidatures sur une place publique ou même dans un salon de thé, cela dénote l´improvisation et le manque d´éthique politique. D´autre part, des sources proches du vieux parti affirment que des individus étaient prêts à mettre le paquet pour peu qu´on leur garantisse de décrocher la tête de liste. Ce qui leur permettrait bien entendu d´être les futurs maires et de servir des intérêts bassement personnels. Encore une fois, où sont passés les critères de compétence et d´intégrité ressassés à chaque fois par la direction du parti dans la confection des listes de candidatures? Pourquoi le FLN n´a-t-il pas retenu la leçon des dernières législatives pour éviter la réédition d´une telle crise? Enfin, qui a mandaté les militants décriés par la base à collecter les candidatures? Difficile de répondre même si cette pratique n´est pas nouvelle. En effet, en pleine crise des listes électorales comptant pour les dernières législatives, des «comités de soutien» au secrétaire général du parti se sont aussitôt créés au niveau des wilayas. L´objectif était dès lors de contrebalancer le rapport de force des frondeurs. Ce sont ces pratiques et tant d´autres qui poussent le citoyen électeur à fuir les urnes. Un travail de fond attend donc les partis politiques qui doivent d´abord imposer la culture politique au sein de leurs structures dirigeantes.