L´année 2007 ne finit pas en beauté, loin s´en faut. Assassinat de Benazir Bhutto au Pakistan par un kamikaze qui a commencé par tirer sur elle avant de se faire exploser. Assassinat de quatre touristes français en Mauritanie. Double attentat suicide en Algérie le 11 décembre dernier. Partout la même signature macabre: celle d´El Qaîda. Au Pakistan, malgré l´alliance de Pervez Musharaf avec Bush et l´axe USA-Pakistan depuis les attentats du 11 septembre 2001, on n´oublie pas que, pendant longtemps, le régime de Musharaf a été plus que conciliant avec les intégristes. En Algérie, la lutte sans merci engagée par les services de sécurité contre le Gspc et les groupes terroristes a été parachevée par le référendum sur la Réconciliation nationale, mais aujourd´hui on voit les limites imposées par le double discours et ses conséquences sur le relâchement de la vigilance. Ce qui frappe d´abord, c´est le fait que des repentis soient engagés dans ce genre d´opérations suicides. Cela veut dire quoi? Sinon que les mesures de clémence accordées dans le cadre de la Charte n´ont pas été encadrées pour éviter aux repentis de reprendre les armes contre les institutions et les populations. C´est comme si on effaçait tout pour repartir à zéro. On peut alors penser qu´Al Qaîda profite de tout moment de faiblesse et de toute brèche pour commettre ses actes ignobles. Au moment par exemple où l´on remarque une baisse du nombre d´attentats suicides en Irak, Al Qaîda essaie de se redéployer dans les pays où elle a des capacités de nuisance, en Algérie et au Pakistan. En Algérie, malheureusement, c´est le fait d´avoir baissé la garde qui a permis aux groupes terroristes de multiplier leurs actions de violence. Déjà les attentats de Batna et de Dellys, en plein été, avaient démontré les dysfonctionnements dans le dispositif de sécurité induit par cette duplicité dans le discours officiel. Il est normal qu´un pays cherche les moyens de faire la paix. Cependant, lorsqu´il apparaît, comme c´est le cas actuellement, que toutes les forces vives de la nation sont unies pour isoler les groupes nuisibles, et que de toutes façons ces groupes n´ont aucune revendication politique (comme on peut le constater avec les attentats d´Al Qaîda), il est dans ces conditions normal que la lutte des forces de sécurité ne soit parasitée par aucune fausse note. Il appartient, dans ces conditions, au chef d´orchestre de donner le «la», et que tout le système se mette au diapason, voire en ordre de marche pour que les groupes terroristes ne profitent d´aucune faiblesse ni d´aucune brèche pour commettre leurs actions sanguinaires.