Une rentrée «scolaire» pas comme les autres a lieu aujourd´hui. Tous les maires d´Algérie- ils sont plus d´un millier et demi- rejoignent les bancs de l´école pour y apprendre à mieux gérer les communes qu´ils ont en charge. 8 centres répartis à travers le pays abriteront leur formation qui s´étalera jusqu´au 12 juin prochain. A Alger, c´est la prestigieuse Ecole nationale d´administration qui les recevra. Plusieurs modules figurent au programme. De la gestion de l´état civil jusqu´à la stratégie du développement local en passant par les finances locales et la communication et même et surtout l´hygiène. De quoi rendre performants nos élus si, bien sûr, c´est aussi leur souci. S´ils se sont portés candidats avec l´idée de développer leur commune et aider leurs concitoyens à mieux vivre. Auquel cas, ils seront fiers de présenter à la fin de leur mandat un bilan positif. Si toutes ces considérations sont justes, les maires devraient considérer cette formation qui s´offre à eux comme une aubaine et qu´ils vont s´y investir à fond pour se donner les moyens de ne plus décevoir ceux qui les ont mandatés. Pourquoi tous ces «si», toutes ces suppositions? Que cette dernière «cuvée» de maires ne se sente pas (encore) concernée, mais nous n´avons eu que très peu de cas, depuis plus de 40 ans, de maires modèles. Plus justement pas de cas du tout. Certes, ils n´avaient pas les cadres qualifiés pour être efficacement secondés comme c´est le cas aujourd´hui avec les secrétaires généraux. Certes, les problèmes de la commune sont complexes et multiples. De plus, chaque commune a ses particularismes. Certes, les ressources locales sont ce qu´elles sont. Tout cela est vrai. C´est pourquoi la formation qui commence aujourd´hui devrait être bénie par tous les maires tant elle leur apporte le savoir pour être plus performants. Pour savoir générer des ressources supplémentaires qui se «cachent» dans un potentiel communal mal exploité. Ou comment se transformer en VRP pour attirer des entreprises à s´installer dans la commune et lutter ainsi contre le chômage. S´interdire d´empoisonner l´existence des citoyens dans la délivrance des documents qui leur sont dus. De leur ouvrir grandes les portes de l´APC, notamment au cours des délibérations publiques comme leur nom l´indique. En un mot comme en cent: faire de la proximité et de la transparence une réalité au quotidien. Et le jour où l´APC deviendra une vraie maison de verre, le président qui en sera à l´origine forcera le respect de ses concitoyens. Dans le même ordre d´idées, l´Etat gagnerait à instaurer un prix annuel des meilleurs maires du pays. Revenons sur terre pour dire que jusque-là l´image qui domine est celle du maire qui se sert au lieu de servir ses électeurs. Si celui-ci a toujours su si bien gérer ses propres intérêts, pourquoi ne saurait-il pas gérer ceux de la collectivité?