Un incident, comme celui d'hier ou de novembre dernier, risque de créer une véritable guerre communautaire. Au lendemain de l'arrestation d'un Algérien présumé membre du GIA, cinq hommes, issus des milieux de l'extrême droite, ont été interpellés, hier, par la police après avoir tenté de mettre le feu dans une mosquée à Wolfenbuettel ( au nord de l'Allemagne). Faut-il rappeler que cet acte «terroriste» et raciste à la fois n'est pas le premier du genre, puisque le groupe incriminé avait tenté, à plusieurs reprises, samedi matin, de mettre le feu à la mosquée à l'occasion, justement, du dixième anniversaire d'un incendie raciste à Moelln (non loin du lieu de l'incident), au cours duquel trois Turques, dont deux fillettes, avaient trouvé la mort. Les cinq hommes, âgés de 16 à 22 ans, avaient lancé des cocktails Molotov contre les fenêtres du bâtiment, dans lequel dormaient également quatre personnes membres d'une même famille. Mais les fenêtres ont résisté à l'assaut, les dommages se limitant à quelques traces sur la façade. Cette recrudescence raciste coïncide «étrangement» avec une série d'arrestations opérée contre des Maghrébins, dont plusieurs Algériens, accusés d'appartenance à des réseaux terroristes. Pour dissuader les étrangers, notamment les Arabes (musulmans ou autres), de résider dans son pays, cette nouvelle vague de racistes, connus beaucoup plus sous le nom de néo-nazis, n'hésite pas à recourir aux méthodes «hitlériennes» pour exterminer toute la race sémite, si possible. Un incident comme celui d'hier ou de novembre dernier, risque de créer une véritable guerre communautaire. Samedi soir déjà, des centaines de personnes avaient participé à une marche silencieuse, à Moelln, en hommage aux trois victimes de l'incendie criminel du 23 novembre 1992. Des cérémonies religieuses, chrétiennes et musulmanes, avaient été célébrées plus tôt dans la journée en mémoire des trois défuntes. Cet attentat avait provoqué, il y a dix ans, indignation et mobilisation de la population dans toute l'Allemagne.