C´est devenu un rituel! l´approche de toute cérémonie, quelle qu´en soit la nature, voit les prix à la consommation flamber. C´est en fait une histoire sans fin dans laquelle le consommateur est mis face à l´alternative: à prendre ou à laisser! Ces hausses des prix répétitives des fruits et légumes et des viandes rouges et blanches commencent par lasser le consommateur qui n´en peut mais, otage de spéculateurs qui font fi des règles minimum du commerce et ne savent plus raison garder. Le Ramadhan, comme les petit et grand Aïds, c´est le même scénario, tous les produits de consommation prennent l´ascenseur. Or, il y a comme un défaut en Algérie. La production est abondante? Qu´à cela ne tienne, les prix des produits alimentaires augmentent. Il y a pénurie? Alors là, les prix sont pris de folie et sont de façon vertigineuse aspirés vers le haut, sans limites. On n´a jamais observé, en revanche, le mouvement inverse, une baisse des prix. C´est aussi cela le paradoxe de la mercuriale algérienne qui va toujours gaillardement vers l´avant. On aurait pu estimer que le Ramadhan, l´Aïd El Fitr et l´Aïd El Adha, des moments de communion pour la communauté musulmane, inciteraient les spéculateurs à la modération, que lorsque les productions des fruits et légumes et de bétail sont bonnes, les prix accompagnent cette embellie en baissant. Il n´en est rien. En Algérie, les prix ne connaissent pas la marche arrière, ils avancent et ne font qu´augmenter quelles que soient les circonstances. Maîtres absolus de la mercuriale, les spéculateurs, maquignons et autres affairistes ne tiennent aucun compte des situations et variations du marché, imposant leur seule échelle de valeur qui est toujours fixée au plus haut et font tout pour que les prix soient maintenus à leur summum, au détriment du consommateur. N´a-t-on pas assisté par le passé à des actions de destruction de tonnes de tomates, de pommes de terre et autres quantités de poissons, dans le seul objectif de maintenir les prix à leur plus haut niveau? Cette anarchie dans les prix des produits de consommation induit, outre l´absence d´un contrôle rigoureux et permanent, un laisser-faire qui remet en cause toute politique, peu ou prou, soucieuse de maîtrise des mécanismes agissant en amont et en aval de la fixation des prix. Il faut bien noter que l´Etat a une marge minime dans la fixation des prix comme l´ont avoué les ministres du Commerce et de l´Agriculture. Or, il appartenait, il appartient à ces départements de réguler et de contrôler, pour que les prix des produits de consommation demeurent stables et surtout ne fassent pas de variations qui mettent à mal le portefeuille du citoyen. Ainsi, le phénomène de la cherté des produits de consommation qui perdure tout au long de l´année, connaît des accès absolument injustifiés lors du mois de jeûne ou des fêtes de l´Aïd. Justement à la veille de l´Aïd El Adha, les prix du mouton ont connu une fulgurante ascension, qui laisse dubitatif, alors que le cheptel n´a jamais été aussi abondant que cette année, dû à des conditions météorologiques très favorables. Or, à défaut d´expliquer le pourquoi de l´élévation des prix et de leur trouver une solution, les départements concernés de l´Agriculture et du Commerce se renvoient la balle et c´est le citoyen qui est encore ce dindon d´une farce dont il ne voit pas le terme. L´Etat, dont c´est le rôle, a quand même les moyens de mettre le holà à une spéculation qui altère les règles du commerce. Et les associations de défense des consommateurs, où sont-elles, que font-elles alors qu´elles n´ont jamais été aussi silencieuses quand leur prise de position aurait été la bienvenue.