Hantise Les commerçants s?attendent, d?ici au ramadan, à une augmentation jusqu?à 100 % des prix des fruits et légumes. La plupart des ménagères ont été désagréablement surprises par la dernière flambée des prix connue par les fruits et légumes, les viandes rouge et blanche et même les abats. Une tournée, la semaine dernière, dans plusieurs marchés de la capitale débouche sur un constat : les prix frisent l?irréel. Du marché de Chéraga à celui de Bouzaréah en passant par le Nelson de Bab El-Oued jusqu?à Laâqiba à Belouizdad, les prix sont hors de portée. Les haricots mange-tout frôlent les 80 DA le kilo alors que leur prix ne dépassait guère les 60 DA, une semaine plus tôt. Le kilo de carotte, de courgette, du concombre, du piment et du poivron varie entre 60 et 80 DA, prenant des ailes à l?approche du mois de piété. La tomate est cédée à 30 DA. Côté viandes : le foie d?agneau est à 1 600 DA le kilo. L?agneau, lui, varie entre 800 et 900 DA le kilo alors que le veau est cédé à pas moins de 1 400 DA/kg. Le prix des fruits secs, indispensables aux plats de ramadan, est excessivement élevé. Les prunaux de qualité, Agen, sont à 200 DA/kg. Les amandes sont vendues entre 600 à 900 DA alors que les raisins secs sont proposés à 300 DA/kg. Ces prix risquent d?augmenter à quelques encablures seulement de ramadan, apprend-on auprès des commerçants rencontrés sur place. Certains ne cachent pas leur appréhension de voir, le cas échéant, cette augmentation atteindre les 100%. Ainsi, la plupart des ménagères, venues s?approvisionner pour la semaine ou pour le mois sacré, ont fini par rebrousser chemin. Samira, le couffin presque vide, explique que c?est la première fois, depuis des années, que le prix de la salade verte atteint les 70 DA/kg. «C?est du jamais-vu, il reste deux semaines pour le mois est voilà que les spéculateurs profitent de l?occasion pour imposer leur diktat au consommateur», lance-t-elle irritée. Cette dame qui voulait profiter de la matinée pour acheter les différents aliments nécessaires aux ramadan a fini par être découragée et rentrée chez elle bredouille. Un marchand de fruits et légumes au niveau du marché de Chéraga pense que «cette augmentation est directement liée à l?engouement des consommateurs par rapport à ces produits très demandés durant le ramadan et les vendeurs, grossistes ou détaillants profitent de cette situation». La plupart des commerçants interrogés parlent d?un déséquilibre entre l?offre et la demande et l?absence d?un circuit de commercialisation organisé et régulé, à commencer par l?agriculteur jusqu?au consommateur en passant par les mandataires et les grossistes. «Ce sont les consommateurs eux-mêmes qui provoquent la hausse des prix», soutient un autre marchand de fruits et légumes au marché Clauzel.