Vingt-deux jours après l´agression israélienne contre Ghaza, la communauté dite «internationale» observe un curieux et invraisemblable silence, alors que l´armée israélienne use à fond de sa puissance militaire et d´armes prohibées contre le peuple de Ghaza. Ce silence est d´autant plus pusillanime qu´il contraste avec le vacarme que déclenche cette même communauté à chaque fois qu´une roquette palestinienne tombe sur le sud d´Israël sans occasionner d´autres dégâts que la peur. C´est en fait cette veulerie de la «communauté internationale» qui a jusqu´ici, garanti l´impunité de fait dont bénéficie l´Etat hébreu, malgré les crimes de guerre commis par ses dirigeants. Une fausseté internationale qui a placé Israël sur un piédestal, le mettant au-dessus des lois et du droit internationaux. Le dossier palestinien est ouvert depuis 61 ans sans qu´il puisse, à ce jour, trouver la solution en conformité avec la Charte de l´ONU et le droit international que la «communauté internationale» et les Nations unies étaient censées défendre et faire appliquer et respecter partout et par tous. Mais cela fait aussi 61 ans que l´Etat hébreu tient tête aux Nations unies, refusant d´appliquer les résolutions du Conseil de sécurité, parce que la «communauté internationale» n´a rien fait pour contraindre Israël à se soumettre au sort commun de toutes les nations. Aujourd´hui, Israël, un Etat au-dessus du droit, est surtout un Etat hors la loi. Alors que l´armée d´agression et d´occupation israélienne fait montre d´une abjecte cruauté envers le peuple ghazaoui, allant jusqu´à bombarder les écoles, les hôpitaux et les mosquées, le monde dit «libre» et «civilisé» se garde ne serait-ce que de critiquer les actions d´une armée qui transgresse les lois et conventions afférentes à la guerre. Israël ne respecte rien, ni les hommes, ni les femmes, ni les enfants, ni même des bébés -le monde entier a vu les images hallucinantes de ces couveuses baignant dans le sang-, ni les lieux du culte, ceux du savoir et hospitaliers. «Ce peuple d´élite, sûr de lui-même et dominateur», dixit le général Charles de Gaulle, se comporte aujourd´hui en Etat fasciste car, s´il est dans son droit de se défendre, il doit le faire sachant raison garder. Or, comment cela peut-il se faire, que ce droit à la défense s´applique lorsque Israël continue - en dépit de toutes les résolutions du Conseil de sécurité - ses exactions contre la bande de Ghaza et d´y massacrer sa population, commettant à la face du monde des crimes de guerre doublés de crimes contre l´humanité. Face à ce qui se passe dans la bande de Ghaza depuis 22 jours, peut-on encore qualifier de seulement «disproportionnée» une agression par laquelle l´armée israélienne se rend, s´est rendue, coupable de génocide contre le peuple palestinien? Face à ces crimes horribles, les «démocraties» et les pays «modérés» arabes observent obstinément un douteux silence, se gardant de condamner une agression qui dépasse toutes les bornes et confine, à tout le moins, à une honteuse complicité avec Israël qui utilise à fond sa puissance militaire - l´une des plus sophistiquées du monde - contre des roquettes artisanales, en employant des bombes au phosphore. Ces silences et ces tergiversations de la «communauté internationale» ont un nom: cela s´appelle ne pas venir en aide à peuple en danger de mort. A l´évidence, il est plus facile pour cette «communauté internationale» de regarder ailleurs pendant que l´armée israélienne continue son sale boulot de liquidation du peuple ghazaoui -en milieu d´après-midi d´hier, le nombre des victimes a dépassé le chiffre de 1200 martyrs- que de condamner explicitement une agression dont, demain, le monde dit «libre» porterait l´entière responsabilité au même titre qu´Israël.