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Ballade en lecture
«L'AMOUR AU PIED DU DJURDJURA» DE AOMAR MOHELLEBI
Publié dans L'Expression le 26 - 11 - 2002

La difficulté est l'oeuvre de l'homme, chaque fois qu'il affronte ce qui le dépasse.
Au pied du Djurdjura, les chemins sont chaotiques, les sentiers abrupts, les pistes aventureuses. Les moeurs assassines se pratiquent dans des us rétrogrades. Car dans le tout, c'est l'Amour qui gigote. C'est lui qui se tait dans ses murmures, qui se cache dans des souffrances, mais qui vit dans ses secrets. Plus c'est difficile plus c'est beau, n'est-ce pas ! Ainsi le veut la nature. La difficulté est l'oeuvre de l'homme, chaque fois qu'il affronte ce qui le dépasse.
Meziane n'aurait jamais aimé Tatut avec une telle violence, avec une telle passion; il ne l'aurait jamais perdue dans un tel chagrin quasi suicidaire, si les hommes n'avaient pas fait le nid de tous les excès pour les amours clandestines. Mais ces hommes n'étaient que les victimes des autres hommes qui n'ont fait que transmettre. Transmettre du beau, du digne, du noble. Douloureusement, ils ont transmis les règles de l'Amour conditionné, de l'Amour agencé, de l'Amour codifié. L'Honneur de l'âme était tout simplement plus fort que l'Amour du coeur. Toute rencontre était impossible, toute communion arbitraire, sans l'Arbitrage de «porteurs» du sceau. Il fallait sceller les choses par l'Ignorance. L'ignorance de tout ce qui les avait faites.
Pour s'aimer, Meziane et Tatut entrent en clandestinité dans un monde où les hommes s'entretuent ouvertement. En se promettant vengeance. La suite est dans une fin qui vient après la suite. Mais la clandestinité a eu beau fuir; elle n'a pas été rattrapée par les hommes, mais par la maladie. Elle intervient pour libérer Meziane de la douleur de cet amour de nuit avant de le plonger dans l'autre douleur, plus terrible encore, celle de la perte de Tatut.
Meziane erre alors au Suicide, il y pense et inconsciemment, s'y organise. Dans un désir de régler ses comptes avec les hommes, il envisage de se supprimer. Courage ou lâcheté? Dans cette tourmente, un coeur amoureux n'est jamais ni courageux ni lâche. C'est peut-être le seul coeur qui vit réellement, bourré d'amour, bercé de tendresse, qui déborde jusqu'à embrasser le monde. Ce monde justement qui ignore tout, parce que cela arrange bien ses convenances matérielles. Je ne comprends plus l'Amour, donc je l'interdis! C'est tout juste si l'on n'exigeait pas la présence des «Témoins» lors de la «nuit de noces»!... Le «Code de la Famille» allait, paraît-il, le faire. Mais bon, ça n'est pas fait! La «Société» est ainsi privée du plus beau spectacle de sa déchéance. Mais est-ce vraiment de la déchéance?
On a interdit l'alcool dans les bars de Tizi Ouzou et ailleurs, mais on a laissé se pratiquer la fabrication et la commercialisation de l'alcool en Algérie. Cette «Morale» a conduit droit vers les portes de maisons familiales où c'est l'épouse ou la fille qui servait la bouteille de Rouge au Client de passage. On a fermé les «Maisons closes» et ce sont les «Maisons Dignes» qui se mettent à «pratiquer». La nature humaine est un Chiendent; plus on arrache, mieux ça se reproduit.
Certes, il faut réprimer les «Lieux de Débauche», organiser la Société en permettant à la Nature d'exister et de s'exprimer naturellement dans un cadre agencé et contrôlé. Le monde n'est plus aux «Maisons closes», mais il n'est plus, non plus, au trabendo de l'alcool et du sexe. Ce n'est pas dans les «Cités» et les «Quartiers» que le Louche doit élire domicile. Ce n'est pas dans «l'Interdit» que réside la solution, car le meilleur allié de la Débauche, c'est encore l'Interdit, (simple parenthèse pour les parallèles). Meziane perd donc Tatut, morte de maladie. Il n'y peut rien. Rien d'autre que d'envisager un suicide pour mettre ses comptes à plat avec une vie qui ne dépend plus d'elle-même, mais de ce qu'elle a créé: l'Homme et ses Lois. Il vagabonde entre un soupçon de vie et le spectre du suicide. Un fil ténu, si mince qu'il doit se méfier des...courants d'air.
Puis l'aube d'un deuxième amour. L'Aurore d'une seconde vie. Un soupçon de résurrection. Elle se prénomme Tayri. Les «préliminaires» tentent de se frayer un chemin entre les plaies encore béantes de ce coeur en convalescence. Dans cet esprit à la dérive. La fille est gentille, douce, prévenante.
Meziane est encore douloureux. Il est l'ami de Matoub Lounès. Tayri ne rêve que de rencontrer le «Rebelle». Elle est subjuguée au domicile de Lounès, à Taourirt Moussa Ouamar. Lounès y était en compagnie de son épouse Nadia. C'est lui qui sert le café à Meziane et Tayri, juste avant que Nadia l'appelle à la cuisine.
C'est alors que Tayri en profite pour dire «Je t'aime» à Meziane. Sublime instant pour ce coeur encore saignant! Tayri dit à Meziane: «Je t'Aime» dans la maison-même de son ami le plus cher, Matoub Lounès! La vie devient féerique, ses grimaces et ses griffes ne sont plus que des sourires et des caresses. Meziane n'a plus de mot pour dire qu'il est tout simplement là, aux côtés de Tayri, au Domicile de Matoub Lounès, à Taourirt Moussa Ouamar! (Mon ami, Meziane, des moments comme ceux-là, comblent toute une vie de malheurs!). Ça c'est entre nous.
Meziane revient à la vie la veille même de l'assassinat de son ami Matoub Lounès. Ils étaient tous là, au domicile de Lounès, à Taourirt Moussa! Là, Meziane était entouré de toutes ses Amours, bercées par la chanson «Ayen Ayen» qui fusait de la Stéréo que Lounès venait de mettre en marche. L'amour dans la vie. La vie dans l'amour! Va savoir!
Une soirée modeste. Lounès dans sa philosophie, Nadia dans sa robe kabyle jaune, Meziane dans la reconquête de soi et Tayri dans «Toutes ses Amours».
Puis le Crime, puis l'Assassinat. Matoub criblé de balles sur le chemin de son domicile. Meziane plane dans cet état «d'être sans être». Tayri est effondrée. Lounès mort. Nadia veuve.
Et l'enquête se poursuit. Et elle révèle des noms «d'auteurs» de l'Acte inqualifiable. Et Meziane enquête de son côté pour se donner le change, pour se croire utile, pour tenter de rester digne de la Mémoire de son Ami. Et Meziane, qui ne s'est jamais intéressé, auparavant, au nom de famille de Tayri, découvre qu'elle est «la fille de l'Un des Assassins» de Matoub Lounès...
Voilà un roman que je découvre. Voilà un roman qui ne doit pas sa qualité à la syntaxe, au bon langage romantique, aux belles envolées lyriques. Un roman qui doit tout à ses faits et témoignages. Un roman qui doit tout à «Faits» et à des «Sentiments» qui ne doivent rien à l'esthétique.
Aomar Mohellebi a, indiscutablement, l'âme d'un romancier. Il ne lui reste qu'à mieux travailler les instruments de la Chose!...Dans son cas, ce n'est pas une tare, mais sans doute une qualité facilement accessible pour rendre meilleur l'Elan littéraire à Maîtriser.


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