Le ministre du Commerce, M.Djaâboub, a déploré, mercredi dernier à Blida, les intoxications dont sont victimes les étudiants dans les restaurants universitaires. Il s´en lave les mains aussi parce que, dit-il, ses agents de contrôle n´ont pas accès à ces structures. Ce n´est pas de l´intox, il l´a dit et l´APS l´a rapporté. Un ministre qui se plaint publiquement de trouver portes closes dans des institutions publiques, ce n´est pas ordinaire du tout. Ce n´est tellement pas ordinaire qu´on a décidé de l´aider. Les restos U dépendent de qui? Des Cous! Et les Cous dépendent de qui? Du ministère de l´Enseignement supérieur pardi! Donc, il ne nous reste plus qu´à intercéder pour lui auprès de M.Harraoubia. Cette lettre lui est destinée: «M. le Ministre, on vous écrit ces quelques lignes pour faire savoir que tout le monde va bien. Les grands et les petits. Cependant, nos étudiants vivent quelques problèmes de santé. Souvent, ils mangent mal et tombent malades. Heureusement qu´une fois à l´hôpital, ils en ressortent guéris. Difficile de dire si c´est les cuistots qui tambouillent n´importe comment ou si c´est les fournisseurs qui leur fourguent n´importe quoi. Difficile parce qu´il n´y a personne pour contrôler les uns et les autres. Cela, on ne le savait pas. C´est votre collègue du Commerce qui vient de nous l´apprendre. S´il s´en est plaint publiquement au lieu de vous en faire part directement pour qu´ensemble vous trouviez une solution, il doit certainement avoir ses raisons. Téléphone en panne, longueur d´ondes différente, on ne sait. Quoi qu´il en soit, M. le Ministre, nous vous supplions de l´aider et de lui ouvrir les portes des restos U. Que ces contrôleurs puissent inspecter les frigos et dans les cuisines pour voir ce qui se mijote dans les marmites. Il vous suffit de donner instruction aux responsables des Cous qui relèvent de votre autorité pour qu´enfin les contrôleurs de M. Djaâboub puissent faire leur travail et protéger nos potaches. N´allez surtout pas lui en vouloir d´être "passé" par nous pour ce problème et ne lui dites pas que nous vous avons écrit ces lignes. Il ne le sait pas et cela le fâchera sûrement. L´important est de servir des plats sans microbes à tous nos futurs cadres. Des cadres auxquels on tient comme à la prunelle de nos yeux. Faites-le, Monsieur le Ministre, sans délai. Faites-le tant que les dégâts sont limités à des hospitalisations. Avant le pire. A part ça, toute la famille, grands et petits, va bien et vous passe le bonjour. Ils vous souhaitent également une bonne santé. Dans l´attente de vos nouvelles, veuillez croire, Monsieur le Ministre, à toute notre considération. P. S.: Par la même occasion, dites à ces mêmes responsables de recommander aux jeunes chauffeurs des bus universitaires d´éviter de se prendre pour des pilotes de Formule 1. D´avoir une conduite sage comme celle des chauffeurs plus âgés pour éviter un autre type de problème. Signé: Les citoyens qui ont reçu la plainte du ministre du Commerce.» Voilà, nous avons fait ce que nous devions faire: transmettre les doléances d´un ministre de la République à un autre ministre de la République. C´est le moins que nous pouvions faire. Mais reste néanmoins l´essentiel: il ne faut pas que nos deux ministres restent longtemps sans se parler. Cela ferait désordre.