Jamais victoire des Verts n´aura eu la valeur de celle acquise en cette nuit de Ramadhan, tant elle tarda à se dessiner. Le but rageur de Rafik Saïfi n´a eu, dès lors, que plus de saveur, qui délivra toute une nation au bord de la crise de nerfs tellement l´équipe nationale éprouvait toutes les peines du monde à construire et à ordonner ses actions. C´est sans doute, non pas le plus mauvais, mais bien le plus crispant des matchs qu´a livrés la bande à Rabah Saâdane. Cela n´a pas été facile, mais le résultat est là: une victoire qui replace le football algérien, certes pas encore au sommet, mais sur la bonne voie pour réintégrer un standing qu´il n´aurait jamais dû quitter. Nous ne reviendrons pas sur les errements qu´a connus ces dernières années le jeu à onze algérien. Il faut toutefois relever le recul qui a été celui du football algérien jusqu´à être incapable de se qualifier, ces dernières années, au Championnat d´Afrique des Nations allant jusqu´à perdre ses repères, plongeant même l´Algérie dans l´anonymat des petits pays sans passé footballistique précis. Aussi, on ne peut que saluer la régénération que connaît le football algérien sous la férule du grand maître Rabah Saâdane, et conduit par une nouvelle génération, dont nombre de ses représentants sont issus de la communauté nationale en Europe, qui croit à ce qu´elle fait et a la volonté de le faire. Cette volonté, cette rage de vaincre disparue des stades algériens, nous l´avons retrouvée en cette nuit de Ramadhan où tous les joueurs, malgré la fatigue et le jeûne, ont su faire bloc, ne s´avouant jamais vaincus même au plus fort des actions d´une très bonne équipe zambienne qui a tenu tête à nos représentants. Gagner tout en étant dans un jour sans, voilà la marque d´une grande équipe en devenir qui sait, malgré la difficulté, mettre la chance de son côté pour arriver à ses objectifs. C´est en fait la raison qui fait que la victoire dans la campagne de qualification pour la CAN 2010 et le Mondial en Afrique du Sud a un goût particulier, réconciliant les millions de supporteurs avec des Verts qui ont souvent déçu les attentes de leurs fans. Nous ne sommes certes pas encore en Afrique du Sud, mais nous n´avons jamais été aussi proches de ce rendez-vous mondial du football des cinq continents. Surtout que l´attente a par trop duré, l´Equipe nationale étant absente de ces joutes footballistiques depuis 1986. Un retour au premier plan qui n´est pas le fait du hasard, mais bien celui d´un travail assidu, de longue haleine, de remise au top d´un sport, réputé opium du peuple, mais dont nous ne ressentions plus que l´ersatz depuis des décennies. Cette remise à niveau s´est accompagnée d´une large prospection tant en Algérie que parmi la communauté nationale en Europe, afin de pourvoir aux différents paliers du jeu à onze (cadets, juniors, Olympiques entre autres). La qualification des cadets algériens au Mondial des U17 au Nigeria, une première pour notre pays, la bonne marche de l´Equipe nationale, dans sa quête d´une participation au Mondial sud-africain, les bonnes dispositions présentées par les Olympiques et les juniors et par nos équipes féminines, aujourd´hui parmi les meilleures en Afrique, atteste qu´un travail est en train de se faire au niveau du football algérien, même si les résultats ne sont pas toujours apparents, quelque peu voilés par les prestations d´une Equipe nationale qui s´est longtemps cherchée. Après les matchs livrés, dans le cadre des qualifications jumelées à la CAN et au Mondial, on peut dire qu´effectivement une équipe nationale est née qui a fait montre d´un panache qu´on ne lui connaissait plus depuis le légendaire mondial de 1982. Aussi, au vu de ce qui s´est fait jusqu´ici, on peut admettre que l´avenir du football algérien s´est quelque peu éclairci et les dirigeants, staff technique et footballeurs, y sont pour beaucoup.