Le président Obama doit annoncer aujourd´hui l´arrêt du programme américain de la conquête de la Lune. Ce programme qui porte le nom de «Projet constellation» a démarré en 2004 avec pour objectif d´envoyer des missions habitées vers la Lune à l´horizon 2020. La crise économique que vit le monde entier en général, et les Etats-Unis en particulier, est la principale raison évoquée de l´arrêt des missions vers la Lune mais pas la seule. A l´évidence, les Américains préfèrent consacrer les moyens financiers disponibles à la station spatiale internationale (ISS). Même là, les USA envisagent de confier le transport des astronautes qui y séjournent, au privé. Et même à aider ce dernier à investir ce créneau. Mais quels intérêts représentent ces deux «destinations» et pourquoi ce choix de l´ISS plutôt que celui de la Lune? On a souvent dit que le but était de voir si la Lune pouvait être habitée un jour par l´homme. En réalité et depuis le premier pas sur la Lune, de l´Américain Neil Amstrong en 1969, aucune donnée scientifique n´est venue conforter cette idée. Ce qui est certain par contre, est que la Lune a servi de faire-valoir à la lutte qui a opposé à l´époque de la guerre froide, l´Union soviétique (aujourd´hui la Russie) aux Etats-Unis. Histoire de démontrer à l´autre sa supériorité. Il est vrai que les centaines de kilos de roches lunaires ramenées sur terre, auraient permis de déceler la présence d´eau, donc de vie possible sur la Lune. Sans pour autant parvenir à des certitudes. Les deux puissances mondiales ont donc décidé de miser sur un autre projet, celui de l´ISS (1998) plutôt que sur un programme lunaire habité que projetait l´Urss. La dernière fois que des hommes ont marché sur la lune remonte à 1972. Des sondes et autre véhicule robotisé les ont remplacés dans la poursuite de l´exploration. De nouveaux moyens qui ont permis à d´autres pays comme le Japon, la Chine et l´Inde, de se lancer dans l´aventure. En revanche, l´ISS paraît être un projet plus réaliste. Une sorte de relais-station-service placé en orbitre dans l´espace pour ravitailler les engins spatiaux, assurer leur maintenance, servir d´aire de repos avant le départ vers des missions lointaines, etc. On allait oublier l´essentiel: l´ISS sert aussi à observer en permanence la terre et l´espace. On ne sait plus où s´arrête la recherche scientifique et où commencent les considérations militaires. Les deux cohabitent. D´où l´intérêt évident de garder les quelques sous épargnés par la crise, au maintien de la station spatiale plutôt qu´à continuer à les dépenser sur la lune qui n´a pu offrir jusque-là que des perspectives touristiques. Donc, Obama va annoncer une rallonge du budget de la Nasa pour assurer le fonctionnement de l´ISS jusqu´en 2020 et aider le développement du transport privé pour les allées et venues des astronautes de la station. Quant à la Lune, terminus! Tout le monde descend! Le romantisme qui plonge la tête dans la lune est une époque révolue. Une station scientifique modulable en base militaire dans l´espace est plus réaliste par les temps qui courent. Même partagée par 16 nations (Etats-Unis, Russie, Canada, Japon, Brésil et 11 Etats européens). Une station pour le meilleur ou pour le pire? Pour la guerre ou pour la paix? Obama n´en dévoilera rien aujourd´hui. Il s´en tiendra juste au financement de la recherche scientifique. Le reste sera pour plus tard.