Tous les dirigeants des entreprises chargées de la réalisation étaient invités à faire état de l'avancement des travaux. Jamais, de mémoire d'Algériens, l'administration n'aura été aussi transparente que ne l'a été la réunion qui a regroupé, mardi soir au siège de l'Aadl, tous les intervenants des chantiers de la location-vente autour du ministre de l'Habitat et de l'Urbanisme. Tous les dirigeants des entreprises chargées de la réalisation étaient invités à faire état de l'avancement des travaux. La rencontre, qui a duré jusqu'à une heure avancée de la nuit, a permis également à d'autres partenaires tels les responsables du CTC, de la CNL ainsi qu'au P-DG de la Sonelgaz d'exposer tous les aspects qui entourent la réalisation. C'est ainsi que nous avons appris que le contrôle technique s'effectue dans de bonnes conditions et que tous les prélèvements et analyses de laboratoires confirment la conformité des ouvrages. De son côté le P-DG de la Sonelgaz a confirmé que toutes les dispositions sont prises par sa société pour que les raccordements de gaz et d'électricité suivent en parallèle l'avancement des travaux. Ainsi, il n'est plus question de livrer des cités sans raccordements comme cela avait cours par le passé. L'aspect financier a été également évoqué et le représentant de la CNL a rassuré les entreprises en leur rappelant que tous les paiements étaient effectués tout en affirmant que les situations présentées seront réglées au plus tard quinze jours après leur dépôt. Tour à tour les représentants ont exposé leurs préoccupations. Presque tous se sont attardés sur les difficultés d'approvisionnements notamment en ciment et en fer à béton ainsi que l'inflation des prix due à la pression du marché. D'autres, comme le Berep ont carrément versé dans les procédures administratives qui n'intéressent nullement des responsables engagés dans un projet d'envergure nationale et se fixant pour objectif de relever des défis jamais connus auparavant. Là-dessus, le ministre a été on ne peut plus clair. «L'Etat n'est pas tenu de vous assurer vos approvisionnements. A l'ère de l'économie de marché les frontières vous sont ouvertes. Et si le marché local ne vous offre pas une totale disponibilité des matériaux rien ne vous interdit d'importer par vous-mêmes et autant que de besoin.» M.Boukhari, directeur central au Ministère de l'Habitat, a été moins diplomate devant de telles préoccupations. «Alors que nous nous attendions à parler de problèmes techniques à surmonter ensemble pour réduire autant que faire se peut les délais, alors que nous nous attendions à parler de qualité des ouvrages toujours plus grande, vous faites état de vos problèmes de gestion intérieure. On se croirait encore au début des années 80. Aujourd'hui chacun est responsable de ses engagements. Vous avez soumissionné librement. Vous vous êtes engagés en toute connaissance de cause. De grâce ne venez pas aujourd'hui nous dire que vous ne trouvez pas de fer ou que celui-ci coûte plus cher que prévu. Rien ne pourra vous dédouaner de vos engagements», leur a-t-il répondu l'air bien contrarié. Les arguments des entreprises ne tiennent pas la route dans la mesure où les doléances laissaient suggérer une rallonge des délais et des avenants aux factures. Inadmissibles pour le ministre et ses collaborateurs. La seule promesse que M.Hamimid a faite est que les prix seront alignés à ceux des indices que publie régulièrement la Cnat. Donc mis à jour en tenant compte du marché mondial des matériaux. Ces «déballages» ont été faits non à huis clos comme beaucoup de secteurs continuent à le faire, mais en présence de journalistes invités pour la circonstance. Avec en outre et pour la première fois dans les annales, la présence de la société civile. Des citoyens, acquéreurs de logements en location-vente qui ont répondu à l'appel de l'Aadl en vue de la constitution de comités de suivi pour chacun des sites. Une réunion qui s'est achevée sur la conclusion ferme que les délais fixés à fin mars 2003 pour les premières réceptions seront respectés. «Pas un jour de plus», a tenu à avertir le ministre.