Un slogan resté célèbre, lancé par le futur président américain, «Yes we can» résume on ne peut mieux la performance réalisée par l´Afrique du Sud en organisant avec succès le Mondial de football 2010. Oui, nous pouvons! L´Afrique du Sud vient de l´administrer avec panache à la face de la planète en organisant avec brio une Coupe du Monde dont d´aucuns, c´est le moins qu´on puisse en dire, en prédisaient le fiasco. Il n´en a rien été et cela est tout à l´honneur, outre de l´Afrique du Sud, mais aussi de toute l´Afrique. Le continent africain a ainsi démontré sa capacité à se surpasser et à dépasser tous les obstacles pour organiser un événement de la dimension d´une Coupe du Monde avec tous les aléas qui ne manquaient pas de l´accompagner. Oui, l´Afrique pouvait. Pourtant, à l´annonce de l´organisation du rendez-vous quadriennal du football mondial en Afrique du Sud, nombreux sont ceux qui ont fait montre de scepticisme arguant d´une Afrique du Sud confrontée à des problèmes de sécurité avec des dizaines d´assassinats au quotidien, une délinquance surdimensionnée et des difficultés d´intégrer les townships, de même que le décalage qui s´accentuait entre les pauvres et les riches de la première puissance économique d´Afrique. Pourtant, le challenge était là: il fallait le relever. Le pays «arc-en-ciel» l´a fait. Et de quelle manière! il n´y eut pas de crimes défrayant la chronique, de vols ou autres forfaits qui sortaient de l´ordinaire, contrairement à ce qui était craint, alors que touristes et supporters étaient présents en masse, venus du monde entier, assister à cette fête du football. C´est là un aspect important que l´on ne saurait minimiser. Mais ce qui en fait, est le plus conséquent, cest cette faculté qu´a montré l´Afrique du Sud à se dépasser et à dépasser ses difficultés du moment pour relever ces défis. Ce qui n´était pas du tout évident pour nombre «d´experts» et «spécialistes», en tout et en rien, qui n´ont pas manqué de faire une moue entendue. Tiens donc! Voilà que la Fifa nous mène à une catastrophe, se sont-ils, unanimes, exclamés. Or, si aujourd´hui, il y a quelqu´un qui savoure la réussite de l´organisation des joutes mondiales du football par l´Afrique du Sud, c´est bien le président de la Fédération internationale de football, Joseph «Sepp» Blatter, qui affirmait hier, lors de la conférence de presse de clôture du Mondial-2010 à Johannesburg, que «l´Afrique a prouvé qu´elle pouvait organiser un tel événement». «L´Afrique a mérité nos compliments: elle a prouvé qu´elle pouvait organiser un tel évènement, il s´agissait d´y croire et d´avoir confiance, nous y avons cru et ils l´ont bien fait», a encore dit M.Blatter au lendemain de la finale de la première Coupe du Monde organisée en Afrique. Et l´Afrique le lui a bien rendu en étant à la hauteur de l´attente et de la confiance que le premier responsable du football mondial avait mis en elle. Mais, cette réussite exemplaire doit maintenant être mise à profit, à bon escient, pour d´autres succès pas seulement par l´Afrique du Sud mais aussi, surtout, par l´ensemble du continent auquel le pays de Mandela a largement ouvert la voie. Les Africains savent maintenant ce qu´ils doivent faire et qu´il leur reste à réaliser pour se faire respecter par le monde et mériter ce respect. Dès lors, il est grand temps que l´Afrique fasse un sort à sa sulfureuse réputation de patrie de la corruption, de la non-gouvernance, de la maltraitance des droits de l´homme et de la confiscation des libertés collectives et individuelles... C´est en filigrane, le message donné par l´Afrique du Sud au reste du continent, car au pays arc-en-ciel, si beaucoup demeure à faire ou à améliorer, il est incontestable que la démocratie est encore la valeur la mieux partagée. En menant à bien et à terme l´organisation du mondial, véritable test grandeur nature, l´Afrique du Sud a lancé un signal fort que le continent dans son ensemble se doit maintenant de transformer.