Il fallait y arriver. C´est fait! Du moins sur le papier. Cela en attendant d´y voir plus clair. C´est donc demain les grands débuts «officiels» du premier championnat national professionnel dispatché entre deux divisions: «Ligue1» et «Ligue2». La parenthèse de l´amateurisme marron est ainsi fermée. Un «amateurisme» qui se singularisait par les sommes étonnantes octroyées, de notoriété publique, à des joueurs «amateurs». Cela, sans que ces travailleurs «au noir» soient déclarés, ni leurs droits et devoirs protégés. Donc, dans la nomenclature du travail, émarge désormais celle de «footballeurs». Mais, le professionnalisme ne saurait s´arrêter à ce seul «volet» de la requalification du footballeur algérien. De fait, le pratiquant sur le terrain n´est en réalité que l´iceberg du jeu à onze professionnel. Un détail! Un détail qui pourtant laisse dans l´ombre et neutralise tout le reste, l´aval et l´amont de la pratique du sport professionnel. Il faut le dire clairement: l´Algérie cumule un vide incommensurable en la matière, singulièrement pour ce qui est du football. Pour le moment, et jusqu´à preuve du contraire, le championnat professionnel, n´a de «professionnel» que le nom. Nous espérons vivement être démentis dans les semaines et mois à venir. Mais nous en doutons fortement. Sur les 32 associations sportives qui vont inaugurer demain la nouvelle donne footballistique combien peuvent, sans broncher, assurer remplir les critères inhérents au professionnalisme? Combien sont-ils? Oh! On ne se bouscule pas au portillon. Et pour cause! Nombreux, en effet, sont les clubs qui sont seulement en phase de finaliser leur dossier, pour les plus chanceux ou les plus laborieux, alors que nombreux sont ceux qui ne savent même pas ce qu´ils doivent faire quand ici et là on n´en finit pas de se plaindre de l´impécuniosité de leurs clubs. Cela à l´entame d´un championnat dit «professionnel»? C´est sérieux? Vous avez dit professionnel? D´aucuns estiment que tout cela c´est du «hef». Oui, du vent! Aucun séminaire, aucun débat n´a été organisé par les responsables du football algérien pour expliquer la nouvelle donne, le pourquoi du choix de deux ligues professionnelles, rassurer les uns, aider les autres à mieux se préparer à l´avènement du professionnalisme. Il est vrai aussi que, pressée par la Fifa, la Fédération algérienne de football (FAF) n´avait d´autre alternative que de mettre le pied à l´étrier alors que tout est encore à faire, accélérant les choses quand personne n´était prêt pour ce passage à un autre niveau de la pratique du football. En réalité, les présidents des clubs n´ont compris et assimilé qu´une chose: la manne qui allait accompagner la mise en place du championnat professionnel. En effet, pour aider au démarrage du professionnalisme dans notre pays, l´Etat s´engage à avancer 10 milliards de centimes pour chaque club professionnel. En fait, les «présidents» n´ont retenu que cet aspect de la nouvelle donne: la cagnotte à récupérer. Beaucoup de clubs qui n´ont pas été retenus, pour une raison ou une autre, parmi les heureux élus de la première vague professionnelle, se sentent ainsi frustrés et ne comprennent pas leur «exclusion». Or, quel club sportif dispose d´un capital stable et fiable, d´un budget de fonctionnement crédible, d´un stade correctement équipé et répondant aux normes «Fifa», d´un centre de formation, d´une direction administrative et technique, d´un staff médical...pour ne citer que les conditions incompressibles pour entrer dans le monde du professionnalisme? Oui, le chemin est encore bien long pour répondre aux critères minima admis. Aussi, wait and see.