Une nouvelle lueur d'espoir pour les centaines de malades portant le virus du sida, en Algérie. Les coûts des médicaments utilisés dans la trithérapie viennent de connaître une baisse de 60 à 70 %, et ce, alors que la prise en charge d'un malade coûtait à l'Etat une bagatelle de 1 milliard de centimes par an. C'est ce qui explique d'ailleurs les difficultés à garantir les soins à tous les malades, dont le nombre ne faisait que s'accroître, et ce, du fait de la faiblesse des ressources pour la lutte contre ce fléau. Cette baisse de prix, apprend-on de source hospitalière, a été destinée et appuyée par l'OMS (Organisation mondiale de la santé) au profit des pays sous-développés et en voie de développement notamment, afin qu'ils puissent prendre en charge le plus grand nombre de leurs malades. L'arrivée du générique ne pouvait qu'arranger les choses. A cet effet, un nouveau programme de lutte contre le sida vient d'être élaboré par le ministère de la Santé s'étalant sur quatre ans (2002 - 2006). Une nouveauté, donc, qui coïncide, on ne peut mieux, avec le 1er décembre, Journée mondiale du sida. A cette occasion, le club scientifique de la faculté de médecine d'Alger «le Souk» a organisé, jeudi, au CHUMustapha (Alger), une journée d'information sur cette maladie qui continue toujours de faucher des vies - une manifestation que les premiers concernés (les sidéens) n'ont pas assisté pour des raisons que beaucoup peuvent comprendre. Ils sont aujourd'hui pas moins de 561 sidéens (un nombre cumulé depuis la découverte du premier cas en 1985) et 1317 séropositifs. Une bonne partie se trouve dans les grandes villes telles qu'Alger, Tizi Ouzou, Béjaïa, Tlemcen et Oran. Ceci étant, c'est bien la wilaya de Tamanrasset qui compte le plus grand nombre de cas. Parmi les 561 malades, près de la moitié était déjà décédée. Rien que l'année dernière, pas moins de 15 % des porteurs du virus sont décédés. A présent, seuls 170 à 180 sidéens sont pris en charge à El-Kettar. Il reste toutefois, des centaines, voire des milliers de malades qui sont toujours anonymes et qui ignorent eux-mêmes qu'ils sont atteints du virus. Et c'est là que réside justement le grand danger, comme nous l'a indiqué le Pr. Dif. En effet, rien que durant des contrôles ou des dépistages ordinaires, entre 40 et 50 cas sont détectés chaque année en Algérie (un pays classé pourtant à faible prévalence). Une évolution lente, mais régulière, souligne notre interlocuteur. Au niveau mondial, 42 millions de sidéens meurent chaque année dont 19,2 femmes et 3,2 enfants.